[AFP] Un plan d'action franco-allemand pour une politique européenne en matière de numérique

Le Conseil national du numérique (CNNum) français et son homologue allemand le Comité "Jeunes entreprises du numérique" (BJDW) prônent "une véritable politique unifiée en matière de numérique" en Europe, avec des programmes d'enseignement communs, une mise en réseau des places de marchés virtuelles et une harmonisation fiscale. Les deux institutions remettent mardi un plan d'action en quinze points aux ministres de l'Economie des deux pays, Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel au cours d'une conférence numérique franco-allemande, à l'Elysée. "L'Europe commence seulement à prendre pleine conscience de l'importance capitale d'une souveraineté numérique à la fois sociale, économique et politique. Mais il n'est pas trop tard", alors que la capitalisation boursière des géants du web --très majoritairement américains-- dépasse déjà la moitié du PIB de la France, remarque Tobias Kollmann, le président du comité allemand, cité dans un communiqué. "L'Europe dispose de nombreux atouts sur lesquels s'appuyer pour développer ses propres modèles et orienter sa transition numérique: une jeunesse créative, audacieuse et qualifiée, des innovations et des innovateurs reconnus à l'international, des valeurs communes, tournées vers la liberté d'expression, le respect de la diversité", renchérit Benoît Thieulin, le président du Conseil national du numérique. "Ces enjeux appellent à la création d'une véritable politique unifiée en matière de numérique", souligne le responsable français. Les deux institutions considèrent qu'il est non seulement nécessaire de "lever plusieurs freins", mais aussi d'inciter l'innovation. Baptisé "Agir pour l'innovation", leur plan d'action concerne aussi bien l'éducation que le financement des start-up. L'idée générale étant de rendre prioritaire la transformation numérique de l'économie européenne. L'Europe doit commencer par faire une priorité de l'éducation dans le numérique, généraliser l'enseignement d'un socle commun de compétences, et mettre ses écoles en réseau, selon le CNNum et le BJDW. "Nous considérons qu'un réseau ouvert et coopératif d'écoles, d'instituts et de centres de recherche sur le numérique doit être renforcé au niveau européen afin de favoriser le partage de savoirs, l'esprit d'entreprise et l'innovation dans une approche transdisciplinaire et multiculturelle", écrivent-ils dans leurs recommandations. L'Europe doit selon eux financer, développer et fédérer des places de marché virtuelles et des programmes d'échanges entre start-up, investisseurs et incubateurs, et oeuvrer pour l'harmonisation des régimes fiscaux et sociaux sur son territoire. Bruxelles se doit également de donner aux start-up l'accès à un financement durable, en rendant notamment l'environnement plus attractif pour les "business angels" (investisseurs et accompagnateurs de la croissance d'une start-up, ndlr) européens. L'Europe doit enfin définir et instaurer, selon les deux institutions, "les conditions d'un cadre équilibré et propice à l'innovation", ce qui passe par la création d'une agence de notation des plateformes à l'échelle européenne et la taxation des profits là où ils sont réalisés.  

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Yann BONNET 

Secrétaire général du Conseil national du numérique 

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Prof. Dr. Tobias KOLLMANN 

Président du Comité consultatif “Jeunes entreprises du numérique”

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