Les voeux pour 2012 du CNNum au numérique

Le 1er février 2012, le CNNum a organisé ses voeux à "Amusement" à la Gaité Lyrique. Cela a été l'occasion, aux côtés de Eric Besson, Ministre en charge de l'économie numérique, de rassembler l'ensemble de l'écosystème du numérique en France.

A cette occasion, Gilles Babinet a prononcé le discours suivant :  

Nombreux sont ceux qui se sont étonnés que le CNNum ait choisi le 1er février comme date pour nos vœux. Je vous avouerais que c’est avec une certaine malice et à dessin que nous avons choisi cette date : le numérique est une force alternative qui ne fait pas les choses de façon conventionnelle ; le Numérique casse les codes.

Et c’est donc symboliquement que nous avons voulu faire nos vœux en ce premier Février. Pour ceux qui nous ont suivi sur Twitter, nous avons beaucoup plaisanté avec le fait qu’il n’y aurait, aux voeux du CNNum, que des chips et du Banga.

Vous le savez le CNNum cultive et revendique avec fierté le fait d’avoir une certaine frugalité dans ses moyens. Nous ne sommes pas un conseil pléthorique avec moult gyrophares comme nous avons eu l’occasion d’en visiter dans nos missions. Nous pensons que la modernité c’est cela aussi. Le numérique permet de faire de grandes choses avec peu. Il est vrai qu’en conséquence nous n’avons pas encore de site web, car parfois nous allons un peu loin dans notre volonté d’économie, mais ceci devrait être corrigé d’ici deux à trois semaines.

Cette force de transformation du numérique, nous la voyons partout à l’oeuvre. Le Midem, le salon de la musique qui se vient de se terminer aujourd’hui, où le CNNum était présent en force, en est une bonne illustration. Le monde de la musique a, à l’égard du numérique, connu plusieurs phases. Il a tout d’abord résisté au changement et en même temps, a connu une saigné impressionnante de son activité : les 2/3 du chiffre d’affaire se sont envolé en environ dix ans. Mais le monde de la musique a finalement réagit et aujourd’hui, sa capacité d’innovation –je pense à Deezer et à Believe par exemple- lui ont permis de retrouver le chemin de la croissance et d’initier de nouvelles routes de développement.

Je veux donc en profiter pour tordre le coup à une idée que certains auraient pu avoir : si il existe une opposition, elle ne se trouve donc pas entre notre monde et celui de la culture. L’opposition, c’est celle qui peut exister entre le monde nouveau que nous représentons et le monde ancien. Ce monde de l’ancien régime qui trouve mille raisons de s’opposer à l’opendata ou à l’évolution des usages par exemple, souvent par volonté de préservation d’intérêts particuliers, mais plus souvent encore par peur du changement, tout simplement.

La culture, le patrimoine culturel exceptionnel de la France, représente plutôt une opportunité extraordinaire pour notre pays et nous voulons aider à ce que l’on s’en saisisse. C’est notre vocation à l’égard du monde de la culture. C’est également l’esprit dans lequel nous abordons le rendez-vous que nous avons programmé avec le Ministre Mitterrand, dans quelques jours. Il reste du travail, par exemple en matière d’offre légale dans le domaine du cinéma, mais la route est tracée et l’esprit est vaillant. Je voudrais maintenant vous parler en deux mots du financement de l’innovation.

Vous savez que c’est un sujet qui nous importe beaucoup. Il existe une volonté largement partagée de créer les conditions permettant l’émergence d’une filière du financement de l’innovation efficace. Nous nous sommes prononcés à plusieurs reprises à ce titre et continuons nos travaux. En particulier, nous appelons de nos vœux la mise en œuvre des points suivants :

- l’améliorer de l'information des entrepreneurs sur les dispositifs de financement et d'aides offerts aux PME du numérique,

- une amélioration de l’information concernant les résultats relatifs aux projets bénéficiant d'aides et de fonds de la part du Grand Emprunt,

- le fait d’allouer un montant significatif, en fond de fond au capital risque, qui souffre des effets de la crise financière et qui n’a pourtant pas démérité dans le financement de l’écosystème français.

Nous tenons à saluer la disponibilité dont nous ont témoigné les acteurs du financement de l’innovation. Ils se sont montrés à notre écoute, ne ménageant ni leur temps, ni leur énergie pour réfléchir à nos cotés à ce que l’on pouvait améliorer. Le travail continue. Je ne veux pas monopoliser la parole et je ne m’étendrais pas au delà de ces deux points, bien que l’envie de le faire soit présente et pressente.

Je conclurais en vous disant simplement que, pour la première fois, il me semble que le débat à l’égard du numérique a quitté la petite sphère des spécialistes et atteint désormais un public plus large. Les journées du numérique, la création du CNNum ont, entre autres, été l’occasion de parler numérique. Je vous le redis : le numérique est la force alternative qui permet de retrouver l’esprit de créativité, d’innovation et même l’esprit qui a prévalu au fondement de la République, et qui a durablement traversé notre pays mais qui doit être renouvelé.

Il y a de donc l’espoir, grâce à vous et grâce à l’esprit qui insuffle le numérique. Avant de vous faire part des vœux du CNNum, je voudrais ici, remercier le Ministre Besson pour le soutien qu’il nous a manifesté tout au long de la jeune existence de notre institution. Il nous a consacré le temps et surtout nous a prodigué les conseils nécessaires, de sorte à naviguer dans le maquis de l’administration, et à éviter les faux pas que nous aurions immanquablement commis autrement.

Le CNNum vous fait donc part de ses meilleurs vœux et fait le vœu que 2012 soit une année forte en matière de numérique. L’opportunité est là, il faut la saisir. Je vous remercie pour votre attention.

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