« M. Google, allez-vous payer plus d’impôts en France ? »

Le nouveau patron du géant de l’Internet, Sundar Pichai, a fait une keynote à Sciences Po ce mercredi. Accueilli comme une rock star mais pas épargné par les questions gênantes.   (...)  

Et les impôts pour tous aussi  ?

Après ce tour de chauffe, il n’a pas été épargné par les questions qui fâchent. Comme dévoilant un énorme éléphant dans la pièce, le fraîchement nommé président du Conseil national du numérique (CNNum), Mounir Mahjouhi, un pro de la com’, a mis les pieds dans le plat, sans agressivité :

«  J’adore vos produits. Je suis inscrit sur Gmail depuis le début. Mais comment mieux partager toute cette valeur créée, en termes d’impôts  ? Pourriez-vous annoncer que vous allez payer plus d’impôts dans les pays où vous créez de la valeur  ?  »

Tonnerre d’applaudissements dans cette enceinte où se trouvent sans doute le prochain directeur du Trésor, voire le futur ministre des Finances. Les pratiques « agressives » d’optimisation fiscale – comme on dit à l’OCDE – de Google sont connues.

La filiale néerlandaise de Google a ainsi transféré 10,7 milliards d’euros vers le paradis fiscal des Bermudes en 2014, correspondant à des royalties versées par la filiale irlandaise qui enregistre l’essentiel du chiffre d’affaires européen de Google, comme l’ont révélé ses comptes récemment publiés. Un système baptisé «  le double irlandais-sandwich hollandais  », légal mais très contesté.

Sans se démonter, Sundar Pichai a répondu  :

«  J’apprécie la question (sourire). Nous payons aujourd’hui surtout des impôts aux Etats-Unis, où se trouvent notre siège et la majorité de nos ingénieurs. Notre taux d’impôt est de 19%, c’est dans la moyenne de l’OCDE. Nous essayons de construire plus de centres de R&D à l’étranger et cela devrait nous faire payer plus d’impôts à l’avenir. Nous sommes pour un système fiscal mondial plus simple. Nous y travaillons dur. »

Google a rappelé qu’il emploie 700 personnes en France dont 130 ingénieurs et que sa façon de contribuer à la valeur économique du pays c’est en investissant, en recrutant, et en formant pour accélérer la transition numérique. Le président du CNNum a jugé la réponse «  encourageante  ».

(...)

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