Le CNNum salue l’initiative WeTechCare en faveur de la médiation numérique
Le Conseil national du numérique appelle à une mobilisation générale en faveur de la médiation numérique à l’occasion du lancement de WeTechCare, porté par l’association Emmaüs Connect et les réseaux d’accompagnement au numérique. [1]
Le Conseil salue l’initiative WeTechCare portée par Emmaüs Connect qui vise à faire du numérique un levier d’inclusion des publics en situation de précarité. L’objectif de WeTechCare est de former 1 million de personnes au numérique en 5 ans en s’appuyant sur des réseaux d’accompagnement au numérique sur le territoire. Le développement de la littératie numérique passe par la mobilisation, la fédération et l’outillage des acteurs de la médiation à l’échelle des territoires. Une plateforme sera bientôt mise à disposition de tous les aidants pour monter en compétence sur la médiation numérique, en parallèle de programmes d’accompagnement dédiés. Cette démarche s’inscrit en réponse aux enjeux de la dématérialisation des démarches administratives pour les publics fragiles tels que l’accès aux aides sociales, l’inscription à Pôle Emploi ou la prise de rendez-vous en préfecture pour les visas de séjour[2]. Selon Mounir Mahjoubi, président du Conseil national du numérique: “L’Etat s’est transformé à une vitesse qui n’est pas celle des citoyens. Les procédures en ligne n’ont jamais été aussi nombreuses, et de plus en plus de personnes ont du mal à accéder aux services de base.” D’après l’étude d’Emmaüs Connect, près de 20% de la population ne maîtrisent pas les usages numériques élémentaires. Avec le renouvellement rapide et permanent des technologies, c’est la société entière qui est concernée par la littératie numérique. “Il y a urgence à agir pour construire une République numérique inclusive.” affirme Mounir Mahjoubi. “S’investir dans la médiation numérique est une chance pour notre collectivité, un moyen formidable de tisser du lien social.” Les initiatives telles que WeTechCare, l’appel à projet de la fondation AFNIC pour la Solidarité numérique, la mobilisation du réseau Arsenic ou de PiNG vont dans le sens d’un renouveau des médiations numériques que le CNNum appelle de ses voeux dans les rapports “Citoyens d’une société numérique”(octobre 2013) et “Ambition numérique” (juin 2015). Le Conseil réaffirme à cette occasion son engagement fort en faveur d’une politique d’inclusion numérique transversale et bottom-up. Cette politique concerne tant l’accès effectif de tous aux infrastructures, que la maîtrise des usages numériques. La médiation numérique de proximité constitue un levier essentiel à condition qu’elle soit soutenue à l’échelle nationale. Dans cette perspective, le CNNum appelle à une articulation entre les démarches des acteurs de la médiation, de la puissance publique et des acteurs du financement. Les initiatives portées par la société civilesont complémentaires de celles menées par le secteur public avec les EPN, le réseau national des médiateurs numériques, les maisons de service au public, etc. Ces initiatives ne doivent pas servir de prétexte à un désengagement des acteurs publicsqui doivent s'attacher à les faciliter et à les renforcer. C’est pourquoi, à l’heure où certaines collectivités tendent à diminuer leurs subventions aux espaces publics numériques (EPN), le CNNum rejoint l’appel collectif pour engager un plan national sur le développement des usages numériques en complément du plan Très Haut Débit. L’engagement des pouvoirs publics sur la médiation numérique doit être soutenu à travers des investissements dédiés. Le renforcement des moyens d’agir de la mission Société numérique au sein de l’Agence du numérique est une condition indispensable pour ancrer son rôle d’animation et de mise en cohérence des initiatives locales. En parallèle, le CNNum appelle les parlementaires à se saisir des enjeux de la médiation numérique à l’occasion de la discussion du projet de loi pour une République numérique. Le Conseil souligne l’importance d’intégrer systématiquement les usages dans l’élaboration des schémas d’aménagement du territoire. Il salue aussi l’inscription d’un droit au maintien de la connexion Internet qui va dans le sens d’une reconnaissance de l’accès Internet comme droit fondamental dans une société numérique.
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