1ère étape d’Itinéraires numériques : direction la Gironde
Pour le lancement d’Itinéraires numériques, les équipes du Conseil se sont rendues en Gironde pour une série de rencontres à Sainte-Foy-La-Grande, Floirac, Bègles et La Réole. On vous raconte.
Une première séquence construite main dans la main avec des médiateurs et des élus, des universitaires et des entrepreneurs qui essayent de faire vivre un autre numérique, un numérique au service des solidarités et des communautés, avec lequel nous entretenons un rapport plus apaisé dans ces quatre communes.
Se retrouver “en vrai” pour renouer les liens
A Sainte-Foy-la-Grande, le tiers lieu Cœur de Bastide, qui compte 450 membres et 120 bénévoles, accompagne les citoyens au quotidien, en particulier pour leurs démarches numériques. Après une découverte du lieu, des échanges avec ses équipes et une mise en situation dans le rôle d’un écrivain public numérique, nous avons assisté à un débat consacré aux violences en ligne, organisé à l’initiative de jeunes habitants, lassés des invectives violentes sur les pages Facebook de la ville. Au fil des échanges, les citoyens présents ont évoqué la polarisation de la vie politique et sociale, l’absence d’espaces de débat physique, le besoin de se retrouver “en vrai”...
En paroles :
- « Toute la vie politique ici se passe sur Facebook. »
- « Vous vous engueulez, mais dans un cadre légal, sur Facebook ça le dépasse. »
- « La meilleure stratégie c’est l’éducation. »
- « Si j’avais connu les réseaux sociaux de Sainte-Foy avant, je ne serais jamais venu. »
Une journée passionnante avec @CoeurdeBastide ! Côté #numérique :
➡️150 dossiers administratifs gérés par semaine par les écrivains publics
➡️Un campus connecté pour les étudiants
➡️Une recyclerie
➡️Des ateliers & débats (ex : la modération sur #Facebook) pic.twitter.com/SaNxVbANPb— CNNum (@CNNum) June 22, 2022
Il n’y a pas d’âge pour débattre du numérique
A Floirac, changement de décor. Dans les salles du collège Nelson Mandela, une trentaine d’élèves de quatrième ont débattu pendant deux heures en petits groupes. Relancés par des médiateurs culturels de Cap Sciences et accompagnés par des chercheurs du centre Inria de Bordeaux, ils discutent de popularité, d’intelligence artificielle, de robotique, d’accès à la pornographie, de qualité de l’information… Des échanges qui ne tarissent pas, et témoignent d’une véritable réflexion sur les impacts du numérique au quotidien.
En paroles :
- « Moi j’ai pas les réseaux sociaux [...] j’ai pas les références, je comprends rien. »
- « Avant, quand tu étais petit, tu pouvais faire plein de choses avec ton imagination, [...] maintenant on est obligés d’être occupés [par son téléphone]. »
- « Le numérique, ça divertit, et quand on se sent mal dans la réalité, ça peut rendre heureux. »
Des 🤖à League of legends, de l'identité à la liberté en passant par les #cryptomonnaies, nous avons discuté avec 18 collégiens aux côtés de @capsciences & @Inria_Bordeaux.
Des analyses & anecdotes passionnantes sur leurs pratiques du #numérique ! pic.twitter.com/KvNvMpYJNM
— CNNum (@CNNum) June 22, 2022
A Bègles, au fablab BEN (Bordeaux Ecole Numérique), un groupe d’enfants s’est initié à la programmation. Appuyé par les conseils d’une animatrice, l’apprentissage par les pairs fonctionne à plein régime : ceux qui ont réussi une étape se déplacent pour l’expliquer aux autres, on fonctionne en équipe et on avance ensemble. Une structure à taille humaine, selon les mots de son directeur, et qui permet de partager une culture numérique à celles et ceux qui passent ses portes.
Mettre le numérique au service des solidarités locales
A La Réole, enfin, c’est pour faire face à l’isolement et stimuler les solidarités locales que la plateforme d'entraide local Bip Pop travaille avec la mairie. Des bénévoles et bénéficiaires du programme ont pris la parole pour évoquer les difficultés d’accès à certaines démarches en ligne, et le sentiment de perte d’autonomie qui peut parfois accompagner la numérisation des administrations. Comment, dès lors, recréer du lien humain ? Comment reprendre la main sur ces outils ? Comment valoriser la proximité et l’entraide ? Autant de questions auxquelles tentent de répondre les équipes municipales, avec ou sans numérique.
Au fil des conversations a également émergé une interrogation sur la nature et la finalité de la démarche Itinéraires numériques : de nombreux participants, citoyens comme élus, ont affirmé ne pas vouloir parler “dans le vent” et une attente parfois déçue lorsqu’ils sont consultés par les pouvoirs publics. L’occasion de rappeler le besoin de trouver des débouchés concrets aux dispositifs de participation, et l’importance d’une volonté politique pour les soutenir.
En paroles :
- « Le numérique, c’est un vocabulaire qu’on ne comprend pas. »
- « L’humanité, ça se perd. Il n’y a pas besoin d’une plateforme pour faire du bien, pour aider l’autre. »
- « C’est une obligation d’utiliser le numérique, vous l'imposez, et puis c’est pas facile. »
- « Ils [les conseillers France Services] sont face à une obligation qu’ils n’arrivent pas à relever. »
Lire l'ouvrage Lire la restitution de la démarche.
Lire l'ouvrage Découvrir le carnet de bord d'Itinéraires numériques.