Le prix du mémoire 2023 est décerné à “Vivre avec un smartphone obsolète”

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Pourquoi prend-on la décision de renouveler son smartphone ? Qu’est-ce qui nous fait percevoir celui-ci comme étant devenu obsolète ? Alors que l’étude ADEME - Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique rappelle que 80 % de l’empreinte carbone du numérique provient de la fabrication des terminaux et que cette empreinte est aggravée par la courte durée d’utilisation de ces équipements (en moyenne 2 ans et demi pour les smartphones), le travail de Léa Mosesso interroge sur le rôle de l’obsolescence logicielle dans le renouvellement des smartphones. Dans ce travail, elle cherche à comprendre les usages de ces terminaux et les facteurs qui poussent les usagers à considérer ceux-ci comme obsolètes et devant être remplacés. 

Mêlant textes, analyses cartographiques et illustrations en bandes dessinées, cette étude ne vise pas à explorer les ressorts techniques de l’obsolescence, mais analyse en détail les facteurs qui participent à l’obsolescence, à la façon dont celle-ci est perçue, vécue et comprise (ou non) par les utilisateurs, encourageant le renouvellement fréquent des appareils ou la mise en place de stratégies d’adaptation et de contournement. Sur la base de ses entretiens et analyses, Léa Mosesso formule des pistes de recommandation pour prolonger la durée d’utilisation des terminaux mobiles en misant notamment sur une plus grande réparabilité et paramétrabilité des outils et services. 

Le jury et le Conseil félicitent chaleureusement la lauréate !

Pour en savoir plus sur la lauréate, ses travaux passés, en cours et à venir, lisez un entretien avec elle ici.

Pour aller plus loin :

• Les travaux de Léa Mosesso s’insèrent dans le cadre du projet Limites Numériques : 
  • La méthodologie d’enquête ;
  • Les portraits détaillés et situations de fin de vie des terminaux en BD ;
• L’épisode du podcast Technologie produit par IMAGO, publié le 27 février 2024
• Présentation de ses travaux à la Journée de l'écoconception numérique ;
• Présentation de ses travaux au Green Days 2023 ; 
• Article scientifique (en anglais) issu du mémoire : “Obsolescence Paths: living with aging devices” présenté lors de la conférence ICT4S 2023 et décoré du prix “best paper honorable mention” ; 

Pour en savoir plus sur son master : Le Master of Science “Strategy & design for the Anthropocene” a été lancé en octobre 2020 et vise à former à la “redirection écologique”. Elle est offerte conjointement par l'ESC Clermont BS et Strate Ecole de Design Lyon. Il s'agit du premier diplôme au monde doté d'une visée opérationnelle qui prend l'Anthropocène pour cadre et point de départ. 

Le jury du prix du mémoire 2023 

Pour la première édition du prix du mémoire 2023, le jury était composé de : 

• Odile Chagny, économiste à l'IRES et co-animatrice du réseau Sharers & Workers ; 
• Loïc Duflot, chef du service de l’économie numérique de la Direction générale des entreprises ; 
• Garlann Nizon, responsable de projet dans la coopérative Solstice, administratrice à LaMedNum ;
• Dominique Pasquier, directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre du Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS) de l'Université de Paris, membre du Conseil national du numérique ;
• Joëlle Toledano, professeur émérite en économie, associée à la Chaire « Gouvernance et Régulation » de l’Université Paris-Dauphine et membre de l’Académie des Technologies, membre du Conseil national du numérique ; 
• Jean-Marc Vittori, éditorialiste et chroniqueur aux Echos, membre du Conseil national du numérique ; 
• Célia Zolynski, professeure de droit privé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

« Le jury a souhaité récompenser un mémoire mêlant sciences sociales et design, dont l’approche par le logiciel et non le matériel renouvelle l’analyse de l'obsolescence des téléphones portables, fondé sur un travail de terrain rigoureux et particulièrement pédagogue. Alors qu’un smartphone peut généralement facilement être utilisé plus de 2 fois plus longtemps, on observe que le renouvellement intervient en moyenne au bout de deux ans. Ce mémoire contribue à comprendre pourquoi le renouvellement intervient si tôt et comment en allonger la durée de vie, dans une perspective de réduction de l’empreinte environnementale du numérique.» 

L’édition du prix du mémoire 2023 en chiffres clés

Pour cette première édition du prix du mémoire du Conseil, nous avons reçu 87 mémoires répartis dans 15 disciplines et provenant de 44 universités ou écoles réparties sur 11 régions en France métropolitaine et ultramarine. 

Données personnelles, stratégies cyber et cloud françaises, enjeux environnementaux du numérique, protection des mineurs en ligne, intelligence artificielle, communs numériques, technologies immersives, jeux vidéo… Les sujets des mémoires candidats étaient extrêmement variés et témoignent de la richesse et de la diversité de la recherche française en sciences sociales sur les enjeux numériques. La variété des disciplines dont ces mémoires sont issus le montre aussi : droit, sciences de l’information et de la communication, science politique, sociologie, sciences de l’éducation, design, économie, géopolitique, management, architecture, sciences du langage, anthropologie ou encore philosophie ont été représentés cette année.

Le Conseil remercie sincèrement l’ensemble des candidats au prix du mémoire 2023. Rendez-vous au printemps 2024 pour l’annonce de la deuxième édition !

Pour toute question sur ce projet, n'hésitez pas à écrire à prixdumemoire@cnnumerique.fr.