CNR - Les transitions numériques au travail

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LE CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION NUMÉRIQUE

Lancé le 22 novembre 2022 par Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du numérique, le Conseil national de la refondation Numérique est une enceinte inédite d’écoute, de dialogue et d'identification des solutions aux enjeux contemporains. Alors que la transition numérique transforme rapidement notre quotidien, elle peut également être source de difficultés pour certains citoyens et renforcer des fragilités déjà présentes au sein de la société.

L’environnement professionnel des Français et le tissu économique connaissent des transformations majeures avec les technologies numériques : elles restructurent les coûts et les charges, les fonctions de l’entreprise, ses processus, les relations dans l’entreprise ou avec les clients, partenaires ou fournisseurs, permettent de créer de nouveaux produits et services, d’utiliser des ressources distantes et d’améliorer et réinventer l’offre proposée au client final. Les travailleurs sont quant à eux confrontés à un tsunami qui transforme les métiers, les emplois, les espaces, les organisations, les relations humaines, les conditions de travail et qui a systématisé l’interface numérique comme intermédiaire ou partie prenante de toute action ou relation de la vie professionnelle.  

Les travaux se sont déclinés en plusieurs formats d’échanges entre parties prenantes, animés par les entités pilotes.

• Un événement d’ampleur, organisés à l’initiative du Ministre Jean-Noël Barrot : le 22 novembre 2022 en présence de plus d’une centaine de parties prenantes, a lancé les travaux et permis de définir des axes de réflexion.
• Deux consultations en ligne, ouvertes à tous les Français et dont les résultats sont disponibles sur le site du CNR Numérique, ont ensuite permis de “prendre le pouls de la société”.  

Ces travaux ont abouti avec la publication des feuilles de route, qui donneront un axe aux politiques d'accompagnement des transitions numériques au travail.

Lire la feuille de route CNR - Apaisement de la vie en ligne

LA CONCERTATION AU COEUR DU CNR

Au cours des six mois de travail, des dizaines d’échanges avec des parties prenantes (partenaires sociaux, fédérations d’entreprises, associations, collectivités…) ont été conduits quotidiennement. Des ateliers de plus grande dimension ont aussi été organisés :

• “Comment construire sur les expériences vertueuses de numérisation des entreprises ?”, le 9 mars 2023
• “Comment améliorer le dernier kilomètre de l’accompagnement numérique des TPE-PME ?”, le 21 mars 2023, en partenariat avec la préfecture des Hauts-de-Seine
• “Comment organiser le dialogue social technologique ?”, le 19 avril 2023, en partenariat avec le LaborIA, l’ANACT et l’IRES

Ces échanges ont nourri une dynamique collective très constructive. Ils ont permis de faire émerger les actions initiées, les besoins et les idées qui permettent de nourrir une feuille de route lisible, efficace, qui ne soit pas fondée sur des projections, mais bien sur des actions à portée de main.

L’objectif était, sur cette base, de co-construire des propositions concrètes et opérationnelles permettant à la fois d’accélérer la transformation numérique des entreprises françaises, en particulier des TPE et PME, et de mettre cette transformation au service de l’humain en la plaçant au cœur d’un dialogue permanent et ouvert entre parties prenantes. Face aux progrès majeurs de l’intelligence artificielle générative et des craintes que celle-ci génère pour le travail humain, la feuille de route propose un cadre d’accompagnement du déploiement de ces outils.

Nous tenons sincèrement à remercier à nouveau l'ensemble des participants pour leur contribution continue à cet exercice de construction collective.

Nous vous racontons la méthode du CNR Numérique et ses apports ici.

“Durant plusieurs mois, une méthode inédite de travail et de concertation s’est mise en place, réunissant à intervalles réguliers l’ensemble des parties prenantes autour de conversations franches et ouvertes. Organisations  syndicales et patronales, fédérations d’entreprises, chambres consulaires, collectivités territoriales, administrations nationales, agences publiques, chercheurs, entreprises, salariés… Tous ont répondu présents pour aborder collectivement ces enjeux majeurs et ébaucher ensemble des pistes concrètes pour améliorer ou consolider l’existant et engager la France vers un futur au travail innovant, porteur de sens et protecteur.” Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications

10 MESURES POUR 3 OBJECTIFS

Les échanges ont convergé vers la conclusion suivante : Le numérique n’est pas une fin en soi, c’est un outil au service d’un projet qui doit être défini en amont et qui doit prendre en compte l’ensemble des processus préexistants. Aussi, la transition numérique au travail est à aborder par écosystème, par secteur d’activité et non pas en considérant l’entreprise comme un ensemble fermé. Cette vision systémique permet de réunir tous les acteurs de la transition numérique au travail (accompagnants ou accompagnés) autour d’une vision partagée des enjeux et des risques. C’est ce qui permet d’établir une feuille de route claire, incluant l’ensemble des parties prenantes et permettant une numérisation qui soit à la fois efficace, saine et porteuse de sens.  

Cette feuille de route se décline en 10 mesures répondant à 3 objectifs :  

ACCOMPAGNER - Intervenir au plus près du secteur et lieu d’activité des TPE-PME

• Mesure 1 - Les réseaux locaux de l’accompagnement numérique des TPE-PME seront mieux structurés.
• Mesure 2 - Un recueil des bonnes pratiques en matière de transition numérique des TPE-PME par secteur d’activité sera créé.
• Mesure 3 - L’immatriculation des entreprises et le passage à la facturation électronique pourront être mis à profit pour informer les entreprises sur la transition numérique.

ANTICIPER - Garantir un déploiement vertueux de l’intelligence artificielle au travail

• Mesure 4 - Des lignes directrices quant au recours à des outils d’IA au travail pourraient être élaborées avec les partenaires sociaux.
• Mesure 5 - Un registre d’IA pourrait être instauré dans les organisations ayant recours à des outils d’IA au travail.
• Mesure 6 - Un Comité et un délégué à l’IA pourraient être instaurés dans les organismes publics et encouragés dans les autres organisations ayant recours à des outils d’IA.
• Mesure 7 - Les travaux du LaborIA se poursuivront et exploreront notamment les impacts des IA génératives sur le travail.

DIALOGUER - Mettre les outils numériques au coeur d’un dialogue permanent entre parties prenantes

• Mesure 8 - Une clause de revoyure pourrait être intégrée aux accords de dialogue social concernant le numérique.
• Mesure 9 - Une réflexion nationale pourrait être conduite avec l’ensemble des parties prenantes afin d’envisager de nouvelles enceintes de dialogue social au niveau des filières.
• Mesure 10 - Des expérimentations de dialogue autour des outils numériques de travail pourraient être soutenues et encouragées.

Les phénomènes observés sont multifactoriels et il faut bien prendre le problème par tous les bouts. C’est pourquoi, pour aller plus loin, la dernière partie de la feuille de route rassemble 12 propositions faites par les participants au CNR Numérique et qui rejaillissent sur des cadres d’action plus étendus. Ces propositions n’en sont pas moins fondamentales et pourront alimenter les débats ou actions à venir. Elles s’organisent autour des 3 axes suivants :

• Soutenir un numérique porteur de souveraineté
• Garantir une transition numérique inclusive, éthique et écologique
• Adapter la régulation à l’ère du numérique

TRAVAILLER À L’HEURE DU NUMÉRIQUE

Les travaux menés dans le cadre de la préparation de cette feuille de route font écho aux travaux précédents du Conseil national du numérique sur un sujet connexe : les interactions entre humains et machines au travail. Plus qu’il ne disparaît, le travail se métamorphose au fil de l’évolution des technologies interrogeant sans cesse la coexistence des humains et des machines dans l’environnement professionnel. Des robots aux exosquelettes, du télétravail à la réalité virtuelle, la place de la machine au travail véhicule autant de réalités que de projections, entre libération et aliénation des travailleurs.

La feuille de route prolonge ainsi ces questionnements en les intégrant à la réflexion plus large de la transformation numérique du tissu économique français.

Lire le dossier “Travailler à l’heure du numérique. Corps & Machines.”