Aux 10 ans d’Emmaüs Connect, repenser la solidarité à l’ère numérique

À l’occasion de ses 10 ans, Emmaüs Connect organisait une journée de débats autour de l’avenir de l’éducation au numérique. Le Conseil a eu le plaisir d’y participer pour rappeler le besoin de diffuser une  culture numérique partagée et partager des voies d’action sur l’anxiété numérique.

Emmaüs Connect agit depuis 2013 pour permettre aux personnes en situation de précarité sociale et numérique d’accéder aux outils et services en ligne. 

Au sein de ses différents lieux d'accueil et de relais partenaires, ce sont plus de 130 000 personnes qui ont pu être accompagnées et 15 000 aidants formés.

Pour ses 10 ans, Emmaüs Connect organisait mardi 19 septembre une journée de débat réunissant de nombreux acteurs engagés . Le Conseil a pu prendre part à cette riche journée pour se tourner vers l’avenir de l’éducation populaire au numérique et vers les réponses aux maux qu’il peut véhiculer.

Jean-Baptiste Manenti, responsable des relations avec les élus et les organisations territoriales, a participé à une table ronde intitulée « Tôt ou tard, tous-tes en précarité numérique ? » aux côtés de Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'Emploi et à l'Engagement des entreprises et Orianne Ledroit, directrice générale de EdTech France. Alors que l’introduction de l’échange a mentionné le fait 48%[1] des Français éprouvent au moins un type de difficulté qui les empêche d’utiliser pleinement le numérique, Jean-Baptiste Manenti a rappelé l’impératif de reprendre la main sur des outils désormais ancrés dans notre quotidien. Pour ce faire, nous devons structurer et diffuser largement une culture numérique partagée, qui permettra aux citoyens de se saisir de l’aspect politique de ces technologies, de comprendre leurs effets dans leur globalité et de les remettre au service de notre société.

 

Jean Cattan, secrétaire général du Conseil, a pris part à un échange sur « l’anxiété numérique, nouveau mal contemporain ? » avec Benjamin Blavier, Co-fondateur et Président exécutif d’Article 1, Servane Mouton, Docteure en médecine, neurologue et neurophysiologiste et Nicolas Truelle, directeur général de la Fondation Apprentis d'Auteuil. L’état d’anxiété dû au numérique est un fait majeur auquel il nous faut prêter la plus grande attention. De la relation avec l'État à la surabondance d'informations, du harcèlement à la surexposition aux écrans, de la haine en ligne aux relations professionnelles, les facteurs de ce phénomène sont pour beaucoup collectifs. Afin de construire sur les constats faits tant par les scientifiques que par les acteurs de terrain, il est temps de transformer l'anxiété en un point de départ pour des actions collectives. Pour cela, il nous faut alors considérer l'État comme un levier au service du changement, d’abord lorsqu’il est un facteur de tension, comme par exemple en matière de démarches administratives. De manière générale, ouvrir et soutenir les espace-temps dédiés à l’écoute de nos émotions est également une recommandation forte du Conseil car elle permet d’ouvrir le chemin de la transformation de nos architectures sociales ou de notre façon de percevoir les technologies qui nous entourent, lorsqu’elles ont des impacts négatifs sur notre bien-être. Enfin, il nous faut bien garder à l’esprit combien les remèdes aux problèmes que nous rencontrons ne sont pas que technologiques. Le modèle dominant des réseaux sociaux est bien une part du problème et agir sur l’économie de l’attention est un levier d’action premier. Mais il nous faut aussi penser la rue en bas de chez nous. Se pencher sur les lieux collectifs et les moments dédiés au jeu, aux enfants, aux relations sociales, à l’entraide, à la créativité est un ressort indispensable de notre action pour un mieux-être à l’ère numérique.

Encore merci aux équipes d'Emmaüs Connect pour leur accueil et félicitations pour le travail accompli !

[1] Baromètre du numérique 2022, une étude pilotée par l’Arcep, le CGE, l'Arcom et l’ANCT

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