Et si on parlait de données autour d’un café ? – Les cafés de la data
Partout en France, des agents publics organisent et participent à des cafés de la data pour comprendre les enjeux portés par les données. Justine Spérandio Martinez, co-créatrice du dispositif, revient sur les objectifs et les modalités de ce projet.
Justine Spérandio-Martinez est chargée de projet innovation numérique et open data au Secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR), à la Préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes, et facilitatrice au Lab’Archipel, le Laboratoire d’innovation publique à l’origine du dispositif DATAcculturation.
Les cafés de la data, qu’est-ce que c’est ?
Les cafés de la data sont un des éléments du kit pédagogique dispositif DATAcculturation, que nous avons lancé il y a deux ans et demi, et qui est hébergé et cofinancé par le Lab Archipel (le laboratoire d’innovation de la Préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes). Il s’agit de moments collectifs, organisés par et pour des agents publics, afin de leur permettre de s’approprier le sujet de la donnée dans leurs organisations.
Le dispositif s’articule autour de deux éléments : des vidéos qui permettent de comprendre l’open data, et les cafés de la data, des ateliers qui permettent d’échanger et de partager des exemples concrets, en lien avec les métiers des uns et des autres.
Les cafés de la data sont pensés comme des moments très conviviaux où l’on échange autour d’un café. La convivialité importe d’ailleurs plus que le lieu : nous avons parfois accès à des salles avec des écrans géants, des espaces de conférence… mais ces moments peuvent aussi se tenir sur le coin d’une table, avec un écran d’ordinateur, en fonction des ressources des personnes en charge de l’animation.
Découvrez l’historique du dispositif et les ressources
Comment faire si on souhaite organiser un café dans sa structure ?
Il n’y a même pas besoin de contacter le Lab Archipel ! Nous mettons à disposition toutes les ressources nécessaires : des vidéos et un kit, fréquemment mis à jour, et qui permettent d’organiser ces moments d’échange en fonction du temps dont on dispose, du public qui est face à nous, de ses connaissances préalables…
Naturellement, par curiosité et pour faire vivre le réseau, c’est toujours intéressant pour nous d’avoir des retours sur l’organisation de ces échanges, le nombre de participants, les commentaires positifs ou négatifs qui peuvent en émerger… Pour les organisations du service public, nous avons un fil de discussion sur Tchap (la messagerie sécurisée de l’Etat) afin d’échanger entre personnes organisant un café, et l’ensemble des cafés sont recensés sur une carte collaborative à laquelle chaque tout le monde peut directement contribuer. »
Depuis deux ans, des cafés de la data ont été organisés partout en France, avec un certain nombre de réutilisateurs et réulisatrices, notamment au sein du Ministère de l’Economie et des Finances, mais aussi dans les écoles du service public, des administrations déconcentrées, des collectivités, et même en ligne... Le dispositif peut s’adapter, soit en restant très générique, avec des agents venant de différentes directions, soit en se penchant sur des structures métier ou des thématiques spécifiques.
Dans le kit DATAcculturation, vous pourrez trouver :
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Est-il possible d’animer un café de la data en dehors de l’administration ?
Bien sûr, à commencer par les élus, puisqu’ils travaillent dans la sphère publique, et que toutes les vidéos abordent le sujet sous l’angle donnée publique. Il est aussi arrivé que quelques personnes de la société civile se greffent à des ateliers à destination des agents publics, ce qui permettait d’ouvrir sur d’autres perspectives, des cas d’usage spécifiques, d’évoquer des applications concrètes… En juin, pour la première fois, nous avons organisé un échange avec des stagiaires de seconde, en adaptant le propos des cafés de la data à ce public : ce ne sont pas agents, mais ce public est confronté à toutes les problématiques de la donnée dans leur quotidien.
Quels sont les retours des participants ?
Pour de nombreuses personnes, le format est d’abord utile parce qu’il permet de prendre conscience de choses qu’elles ne savaient pas : la donnée existe sous différentes formes, on en produit toutes et tous et il ne faut pas avoir peur d’en parler. L’exploitation de cas d’usage permet aussi d’objectiver, de montrer à quoi sert la donnée, par exemple, comprendre que la base adresse permet d’éviter les erreurs d’adressage. Après un premier atelier, les personnes ayant participé ont envie d’en faire plus, ils reviennent sur d’autres thématiques, ils se construisent un vrai parcours… Ce qui permettrait d’aller encore plus loin, c’est d’enchaîner avec des ateliers plus proches des métiers, avec lesquels on peut ouvrir des jeux de données, faire un suivi plus spécifique… Mais ça demande des moyens.
Quelles sont les perspectives d’évolution pour ce dispositif ?
Du côté du déploiement, nous aimerions essaimer à de nouveaux endroits, dans le Grand-Est et en région PACA, par exemple, ce qui implique que des acteurs locaux s’en saisissent, puisque nous n’avons pas vocation à nous déplacer, mais plutôt à encourager la reprise en main du dispositif. Nous aimerions également proposer des ressources sur l’intelligence artificielle, en lien avec la donnée, produire des vidéos pour aborder ces sujets, mais cela nécessite de nouveaux financements…