Tribune - Pour la création d’un service public du débat en ligne

À l’aube des États généraux de l’information, Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique, invite dans une tribune pour Ouest France à développer des espaces de débat plus structurés, constructifs et participatifs.

POINT DE VUE. Où débattre en ligne ?

Une page s’est tournée avec la transformation, l’été dernier, en « X » de l’ancien réseau social ; « Twitter ». Pour Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique, il est peut-être temps de réfléchir à la création d’un véritable service public du débat en ligne.

Au cours des quinze dernières années, Twitter a joué un rôle majeur dans nos discussions en ligne. Il a débuté comme un lieu galvanisant et divertissant, puis est devenu un outil déterminant pour libérer la parole et mener des combats pour enfin se transformer en un lieu de polémiques et de conflits. Malgré son nombre d’utilisateurs limité, ce réseau social est devenu un acteur clé du débat public, influençant à la fois les sujets abordés et le ton employé.

Désormais, il est courant de considérer que ce réseau n’est plus seulement le lieu du débat, mais celui de toutes les débâcles : pertes financières, baisse du nombre d’utilisateurs et d’annonceurs, augmentation alléguée des discours haineux. Pour s’affranchir de ses turpitudes, rester insaisissable pour ses concurrents directs et explorer de nouvelles opportunités, le réseau a même changé de nom pendant l’été pour devenir X, annonçant se tourner vers le monde des transactions commerciales.

D’autres réseaux similaires à Twitter, tels que Mastodon, Bluesky et Threads, avaient certes émergé auparavant et ont connu des regains d’intérêt. Néanmoins, ils rencontrent toujours des taux d’utilisation relativement faibles, dus à de nombreux défauts fonctionnels, si bien que pour se faire entendre, l’utilisateur doit migrer de plateformes en plateformes sans vraiment savoir où poser ses bagages.

Cette situation inconfortable ouvre sur plusieurs scénarios possibles. Ainsi, un réseau similaire à Twitter, doté de nouvelles fonctionnalités et favorisant un meilleur débat public, pourrait sortir du lot. Ou sinon, ces réseaux pourraient se connecter les uns aux autres, formant ainsi une entité unifiée grâce à un protocole informatique commun. Enfin, troisième hypothèse, de nouvelles formes de débats en ligne émergent sur d’autres types de réseaux.

D’autres réseaux similaires à Twitter, tels que Mastodon, Bluesky et Threads, avaient certes émergé auparavant et ont connu des regains d’intérêt. Néanmoins, ils rencontrent toujours des taux d’utilisation relativement faibles, dus à de nombreux défauts fonctionnels, si bien que pour se faire entendre, l’utilisateur doit migrer de plateformes en plateformes sans vraiment savoir où poser ses bagages.

Cette situation inconfortable ouvre sur plusieurs scénarios possibles. Ainsi, un réseau similaire à Twitter, doté de nouvelles fonctionnalités et favorisant un meilleur débat public, pourrait sortir du lot. Ou sinon, ces réseaux pourraient se connecter les uns aux autres, formant ainsi une entité unifiée grâce à un protocole informatique commun. Enfin, troisième hypothèse, de nouvelles formes de débats en ligne émergent sur d’autres types de réseaux.

Au cours des quinze dernières années, Twitter a joué un rôle majeur dans nos discussions en ligne. Il a débuté comme un lieu galvanisant et divertissant, puis est devenu un outil déterminant pour libérer la parole et mener des combats pour enfin se transformer en un lieu de polémiques et de conflits. Malgré son nombre d’utilisateurs limité, ce réseau social est devenu un acteur clé du débat public, influençant à la fois les sujets abordés et le ton employé.

Désormais, il est courant de considérer que ce réseau n’est plus seulement le lieu du débat, mais celui de toutes les débâcles : pertes financières, baisse du nombre d’utilisateurs et d’annonceurs, augmentation alléguée des discours haineux. Pour s’affranchir de ses turpitudes, rester insaisissable pour ses concurrents directs et explorer de nouvelles opportunités, le réseau a même changé de nom pendant l’été pour devenir X, annonçant se tourner vers le monde des transactions commerciales.

D’autres réseaux similaires à Twitter, tels que Mastodon, Bluesky et Threads, avaient certes émergé auparavant et ont connu des regains d’intérêt. Néanmoins, ils rencontrent toujours des taux d’utilisation relativement faibles, dus à de nombreux défauts fonctionnels, si bien que pour se faire entendre, l’utilisateur doit migrer de plateformes en plateformes sans vraiment savoir où poser ses bagages.

Cette situation inconfortable ouvre sur plusieurs scénarios possibles. Ainsi, un réseau similaire à Twitter, doté de nouvelles fonctionnalités et favorisant un meilleur débat public, pourrait sortir du lot. Ou sinon, ces réseaux pourraient se connecter les uns aux autres, formant ainsi une entité unifiée grâce à un protocole informatique commun. Enfin, troisième hypothèse, de nouvelles formes de débats en ligne émergent sur d’autres types de réseaux.

Un service public du débat

Car, tout bien considéré, nous pouvons regretter de ne pas réellement connaître d’espace de débat public au long cours qui soit structuré, constructif et participatif. S’ils offrent certains espaces d’expression des idées et une part d’interaction, les médias traditionnels comme la télévision, la radio, les journaux et les revues spécialisées restent des intermédiaires avec des contraintes de place, de durée, de ligne éditoriale, de standard, de technique… Là où d’autres services permettent justement cet échange direct et ouvert.

C’est pourquoi des réseaux sociaux comme Twitch et Discord, initialement dédiés au jeu vidéo en ligne, offrent des outils précieux pour des débats plus longs et structurés. Notamment en ce qu’ils échappent aux contraintes de durée, permettent la conservation de synthèses et encouragent la participation du public grâce à des canaux de discussion associés aux flux vidéo. Ce qui crée du lien, oblige à clarifier ses idées et à fournir des arguments solides. Autant de raisons pour lesquelles il n’est pas surprenant de voir ces plateformes de plus en plus utilisées par les journalistes et les politiques, avec pour avantage considérable d’attirer un public plus jeune.

Cependant, ne croyons pas qu’un débat public en ligne de qualité puisse émerger spontanément, par le miracle de la technologie ou par la bonne volonté de quelques fers de lance. Ce travail d’animation du débat nécessite un effort continu et un soutien particulier. Alors que nous nous trouvons à l’aube des États généraux de l’information, pensons la création d’un véritable service public du débat en ligne. Cela pourrait constituer un bien modeste souhait pour considérablement améliorer la qualité de nos discussions collectives.

Lire la tribune sur le site de Ouest France

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