À Antibes et Sophia Antipolis, accompagner le plus grand nombre

Les 22 et 23 mars 2024, le Conseil a participé à plusieurs échanges autour de l’acculturation du grand public (des seniors aux adolescents, en passant par les professionnels) aux impacts quotidiens du numérique et, en particulier, de l’intelligence artificielle.

Le vendredi 22 au matin, au lycée Jacques Audiberti d’Antibes, Jean-Baptiste Manenti et Gabriel Ertlé ont échangé avec des élèves en classe de première en filière sciences technologiques, du management et de la gestion (STMG). Comment vérifier la qualité d’une information trouvée en ligne ? Comment concilier innovation et protection des libertés individuelles ? Comment l’IA fonctionne-t-elle ? Autant de questions qui traduisent le désir d’en savoir plus et le besoin de partager des clés de compréhension permettant de mieux saisir les impacts du numérique sur notre quotidien.

En paroles :  

  • « Aujourd’hui, le numérique est partout dans le lycée. »
  • « Je ne comprends pas comment Instagram gagne de l’argent. »
  • « Mais concrètement c’est quoi les dangers de ChatGPT ? »

Les débats qui ont suivi au théâtre Le Tribunal avec des agents de la ville d’Antibes-Juan-les-Pins se sont orientés vers le développement du numérique dans nos vies professionnelles. Plusieurs agents ont évoqué leurs propres usages de ces outils mais font état de leur relative déception face à la qualité des résultats générés. 

La question du temps dégagé par l’introduction d’outils numériques dans les tâches quotidiennes interroge également. Face à une promesse d’un numérique qui libère du temps et soulage de charges rébarbatives, plusieurs participants évoquent l’intensification des rendus demandés et, au final, un sentiment de devoir travailler encore plus.

En paroles :  

  • « J’ai l’impression qu’on pense que la médiocrité rapide [avec les IA génératives] vaut mieux que la qualité qui prend du temps [avec un travail plus humain]. »
  • « On a quand même tous le sentiment de changer de métier, et moi, ce n’est pas le métier que j’ai choisi… »

L’après-midi, un échange avec des élus et médiateurs au centre communal d’action sociale (CCAS) a permis de détailler les actions menées par la ville d’Antibes pour accompagner seniors et personnes sans domicile stable dans leurs pratiques numériques.
Une rencontre a ensuite été organisée avec six bénéficiaires d’un atelier de formation sur la cybersécurité et la lutte contre les arnaques en ligne ; l’occasion pour ces dernières d’évoquer les raisons de leur désir de formation, entre enthousiasme pour les perspectives ouvertes par le numérique (accès à l’information, communication en famille, autonomie sur certaines démarches, usages ludiques…) et crainte de dangers réels ou supposés (arnaques en ligne, piratage, fausses informations…). Des temps de formation, d’émancipation et de partage qui ont aussi une portée sociale quand les participants se retrouvent d’une semaine à l’autre, bavardent et nouent des liens. 

En paroles :  

  • « On a beaucoup dit qu’Internet allait nous faire gagner du temps, mais en fait… »
  • « Ouhlala, l’IA, ça ça fait peur [...] ça peut faire faire n’importe quoi à n’importe qui… »
  • « Sur certaines démarches en ligne : “Finalement c’est pas sorcier »

Le samedi 23, direction la Maison de l’intelligence artificielle de Sophia Antipolis. Située au cœur de cette technopole à cheval entre les communes de Vallauris, Mougins, Biot, Valbonne et Antibes, cette dernière touche chaque année plus de 35 000 personnes au fil d’actions d’acculturation et de formation autour de l’intelligence artificielle. 

Isabelle Galy, présidente de la MIA, et Alexandre Genette, médiateur, ont présenté l’organisation de la structure et la manière dont elle travaille vers différents publics : au sein des collèges du département, pour briser la fracture qui se crée autour de l’IA ; auprès des publics seniors pour lever les peurs et interrogations qui s’accumulent avec la médiatisation du sujet ; avec les professionnels de nombreux secteurs pour expliquer et faire du lien entre besoins et solutions…

Pour aller plus loin : lire l’entretien avec Isabelle Galy

Un samedi par mois, la maison est d’ailleurs ouverte au grand public. Ce jour-là, plusieurs curieux, seuls ou en famille, étaient présents dans l’espace de démonstration qui propose d’explorer différentes applications de ces outils : suivi à domicile des personnes âgées isolées, outils créatifs ou reconnaissance des humains sur une vidéo permettent ainsi de matérialiser le fonctionnement et le potentiel de l’intelligence artificielle.

Découvrir la maison de l'intelligence artificielle

Un dernier temps d’échange a été organisé à la médiathèque d’Antibes, à l’occasion de la semaine de la presse et des médias, pour débattre de l’économie de l’attention. Une trentaine de personnes ont participé à cette conférence-débat, qui a fait émerger le besoin de mieux comprendre les mécanismes de captation de l’attention à l'œuvre derrière les outils que nous utilisons quotidiennement, pour reprendre la main sur nos usages et notre quotidien.

Merci à toutes les équipes mobilisées pour l’organisation de ces deux journées pour leur accueil, et en particulier à Anthony Claverie, directeur adjoint Innovation organisationnelle pour la ville d’Antibes.
 

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