Des Cafés IA partout en France !

Un engagement sur le terrain avec le Conseil et une dynamique qui s’étend en toute autonomie !

Bonjour, nous sommes le vendredi 7 mars 2025. Passée notre mobilisation sur de nombreux événements dans le cadre du Sommet pour l’action sur l’IA (nous revenons très bientôt vers vous à ce sujet), Café IA continue à se structurer et à se déployer partout en France. Ces dernières semaines, de nombreux temps d’échanges se sont organisés partout en France et une dizaine d’autres sont prévus dans les jours à venir !


Des Cafés IA partout en France !

Un engagement sur le terrain avec le Conseil

Début février, nous étions à Grenoble pour la seconde édition du festival Tech&Fest. Aux côtés de nombreux acteurs qui participent à décortiquer les impacts sociaux, environnementaux et politiques de l'IA, qui outillent et qui démystifient la technologie pour la rendre accessible à tous, nous avons organisé huit Cafés IA avec autant de formats différents. Dans un nouveau billet, nous revenons plus largement sur ces deux jours d’échanges et de mise en lumière de nombreux formats d’animation de Cafés IA, avec des témoignages des associations Latitudes et Datactivist, de Réseau Canopé, l’Aract Auvergne-Rhônes-Alpes et de la Métropole de Lyon.

Le 18 février, Joséphine Corcoral et Cécile Ravaux ont animé un Café IA au sein de la direction de la transformation numérique du secrétariat général de la Direction générale des entreprises. L’occasion de sensibiliser les agents et d’amorcer un déploiement de la démarche au sein du ministère de l'économie et des finances.

Mercredi dernier, nous étions au Salon de l’agriculture avec la Ferme digitale. À cette occasion, deux Cafés IA ont eu lieu, le premier avec des entrepreneurs, structures accompagnatrices des agriculteurs, représentants du ministère du numérique marocain ou encore étudiants. Le deuxième café, en présence de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence Artificielle et du Numérique, réunissait des étudiants et membres des équipes pédagogiques d’établissements supérieurs agronomes. Et vendredi, c’est avec des équipes du Groupe La Poste que nous avons organisé un premier Café IA, autour de la recette inratable. Fatiha Gas, directrice Innovation Data/IA du Groupe La Poste, en parle sur LinkedIn.

En mars, l’équipe du Conseil continue de se mobiliser pour animer et faire vivre Café IA. Nous serons dès lundi à Rennes, pour animer 4 cafés IA dans le cadre du Forum des Interconnectés et à la CMA Bretagne pour temps d’échange autour des enjeux de l’IA pour les TPE PME dans le cadre de notre partenariat avec France Num, avant de nous rendre à Amiens pour NEC en Somme 2025 le 13 mars. Le 19 mars, dans le cadre du salon Talents for the Planet, Cécile Ravaux animera deux Cafés IA. Le 20 mars, nous serons à Nantes pour un cycle IA avec Audencia Alumni, La Cantine numérique et La French Tech Nantes. Après un Café IA à 13h30 à la Halle 6 axé sur les défis et perspectives en faveur des personnes en situation de handicap au travail, Joséphine Corcoral participera à une table ronde “L’IA Générative : quelle (r)évolution du travail et de l’emploi ?” à La Cantine.

Une dynamique qui s’étend en toute autonomie

Dans la poursuite des dizaines de cafés IA organisés en toute autonomie à travers le pays, nous en avons compté plus d’une vingtaine ces dernières semaines: à Lyon, Nancy, Bordeaux, Figeac, Strasbourg, Rouen, Alençon… Autant de temps d’échanges initiés par des associations, des élus locaux, des FabLabs, des universités, des entreprises et des citoyens engagés, tous animés par l’envie de créer un moment de partage convivial, apprenant et outillant autour de l’intelligence artificielle. Fait marquant : 80 % de ces Cafés IA ont eu lieu en dehors de Paris, une dynamique essentielle à nos yeux. Nous reviendrons très bientôt sur cette mobilisation dans la prochaine édition de Cénum !

Le témoignage d’Anthony Claverie, directeur adjoint Innovation organisationnelle à la ville d’Antibes et organisateur de Cafés IA au sein de la mairie :

Ce que je ressens en tant qu’animateur de Café IA, c’est un immense appel d’air, sur l’Intelligence artificielle comme sur le numérique tout court, avec une grande interrogation : par quoi commencer ? Travail ? Environnement ? Culture ? Formation ? Outillage ? Mes collègues de la Ville, de tous horizons et maturités numériques, font tous ou presque preuve de beaucoup de curiosité, d’attente, notamment de cap, face à des possibilités vertigineuses tant en termes d’opportunités que de risques. Café IA m’offre un outil pour aborder sereinement ces questionnements et amorcer un passage à l’action. Le tout sans oublier que vivre ensemble ne se résume pas à la question numérique et c’est heureux !

En parallèle, d’autres Cafés IA s’organisent en autonomie à Vela en Corse le 14 mars, à Quimper, Troyes, Lyon et dans le Jura le 18 mars, à Grenoble le 20 mars, à Figeac le 25 mars et à Strasbourg le 27 mars. Vous organisez prochainement un Café IA ? Vous souhaitez vous lancer dans la démarche ? Faites-nous en part à bonjour@cafeia.org.

☕ Le reste des actualités de Café IA !

Les Cafés animations, un espace d’échange autour de Café IA

Chaque jeudi, et ce depuis de nombreux mois, nous nous retrouvons de 13h30 à 15h en ligne dans un espace privilégié pour découvrir des formats d'animation, des ressources pédagogiques sur l'IA et écouter des retours d’expériences d’animatrices et animateurs de Café IA. Nous sommes chaque semaine plus nombreux et nous vous remercions pour votre fidélité et votre intérêt.

Jeudi 13 mars, nous échangerons avec Louis Derrac, Directeur des programmes Future of Tech et Future of IA pour l’association Latitudes, qui viendra présenter Future of IA, un atelier sans écran imaginé par l’association Latitudes et dédié aux élèves de lycée qui vise à explorer les nouveaux métiers liés à l'intelligence artificielle et s'interroger sur ses enjeux. Vous êtes professeur, formateur, vous travaillez avec des groupes d’adolescents et souhaitez organiser un temps d'échanges autour de l’IA ? Venez poser vos questions à Louis Derrac !

Pour vous inscrire à cette session comme aux prochaines, c’est par ici !


On en parle !

À l'école, au travail, dans la fonction publique... Démocratiser notre rapport à la technologie, un Café IA à la fois. Dans le numéro de mars 2025 des Annales des Mines coordonné par Nicolas Chagny autour de la thématique "Pour une IA responsable et éthique", Jean Cattan dresse le portrait de Café IA et appelle à faire émerger une relation démocratique à la technologie. L'article est disponible ici.

Le simple fait d’introduire un outil pose des milliers de questions. C’est précisément pour faire face à ce type de situations que nous avons impulsé Café IA : pour offrir des espaces-temps au cours desquels des publics partageant un point d’intérêt commun en lien avec l’IA, et plus largement le numérique, peuvent échanger et construire leur propre parcours.

Dans Chut ! Magazine, il appelle aussi à faire des questions technologiques des questions collectives et à lancer des dynamiques démocratiques de proximité, notamment autour de la question du recours à l'IA dans le cadre éducatif. Une manière de repenser notre rapport à l'éducation. À lire ici.

Des Cafés IA pour favoriser l’inclusion numérique et IA au Maroc. Depuis décembre 2024, Az-Eddine Bennani, professeur associé à l’Université Al Akhawayn à Ifrane, organise des Cafés IA à Rabat et dans le royaume : « L’objectif du Café IA est de donner aux Marocains et Marocaines, quelle que soit leur situation, la possibilité de mieux comprendre l’intelligence artificielle et le numérique, de participer activement à cette transformation et de tirer profit des opportunités qu’ils offrent, tout en restant conscients des défis qu’ils posent. » L’interview est à retrouver sur le site de L’Opinion.

🔎 La veille du Conseil

Les citoyens peuvent-ils rééquilibrer la course à l’IA ?

Reema Patel est co-fondatrice de l’Ada Lovelace institute britannique, directrice de l’agence de recherche Elgon et chercheuse au réseau Digital Good du Conseil de recherche économique et social britannique (et notamment de l’initiative Public Voices in AI qui oeuvre à mettre la voix du public au coeur de la recherche, des politiques et des développements de l’IA). Rich Wilson est responsable de l’agence d’innovation Iswe. Tous deux sont à l’origine du Global Citizens’ Assembly qui vise à mettre en place une assemblée citoyenne mondiale et permanente pour influencer les différentes Conférences des parties (COP) de l'Organisation des Nations unies pour le Climat. Pour Tech Policy Press, ils co-signent une tribune pour tenter de montrer comment une assemblée mondiale des citoyens, comme celles qu’ils mettent en place sur la question climatique, pourrait être utile pour rééquilibrer la course à l’IA.

Pour eux, une telle institution serait le meilleur moyen de réinjecter l’écoute des préoccupations citoyennes dans le débat sur l’IA. Leur analyse les amène à considérer que, lors du Sommet de l’action pour l’IA à Paris, la société civile n’a pas été en mesure d’exercer une grande influence sur les débats. Leurs constats sont sévères : face au nationalisme de l’IA, les populations n’ont pas voix à la parole. Ce nationalisme exacerbé de l’IA, nous laisse face à “un vide de leadership mondial en matière d’IA”, estimait la sociologue Ginal Neff pour la BBC. D’autant que nous sommes face à un régime réglementaire mondial peu efficace, que l’élection de Trump a rendu beaucoup plus difficile voir beaucoup plus fragile. Pour l’instant, ce sont les géants de la Silicon Valley et leurs équivalents continentaux qui façonnent l’IA, et les régulateurs européens ou britanniques tentent d’élaborer des garde-fous sans parvenir à les imposer. Pour l’instant, on semble surtout englué dans une course géopolitique où chacun veut privilégier ses avantages économiques au détriment de la course au développement d’une IA sûre et responsable. “Le nationalisme de l’IA a érodé les opportunités de coopération internationale sur la gouvernance de l’IA, a marginalisé et exclu les voix publiques de la prise de décision sur l’IA et a contribué à négliger les défis urgents”, comme les enjeux liés à la surveillance, aux armes autonomes, à la désinformation, à l’éducation… et à la démocratie elle-même. Mais “qui demande des comptes aux décideurs de l’IA ?”, interrogent Patel et Wilson.

Pour les deux auteurs, nous avons besoin d’un régime réglementaire mondial tourné vers l’avenir. Nous avons besoin de mouvements sociaux capables de s’opposer à certains projets d’IA. Nous avons également besoin d’améliorer la gouvernance des entreprises qui développent des systèmes d’IA, comme le propose par exemple la sociologue Isabelle Ferreras qui suggère d’améliorer la gouvernance des entreprises en faisant que le Comité social et économique ait les mêmes pouvoirs que le Conseil d’administration. Nous avons également besoin d’IA d’intérêt public, privilégiant la transparence, l’inclusivité et la gouvernance éthique, au profit du bien public, à l’image des Assemblées d’alignement que défend Audrey Tang. Enfin, nous avons besoin d'initiatives de démocratie participative sur l’IA. “La délibération citoyenne pourrait être un outil très efficace dans des domaines comme l’IA, où il existe des défaillances de gouvernance. Plus de 200 assemblées citoyennes climatiques ont été organisées dans le monde entier pour promouvoir une action climatique plus ambitieuse et des institutions comme le Conseil danois de la technologie au Danemark et Sciencewise au Royaume-Uni ont intégré la délibération citoyenne dans les systèmes nationaux de politique technologique”. Même si l’on peut être plus critique que ne le sont les auteurs sur ce que ces assemblées citoyennes ont pu influencer.

Sur le modèle du Global Citizens’s Assembly, Patel et Wilson proposent de créer une Assemblée mondiale des citoyens sur l’IA pour développer un ancrage institutionnel ; trouver des modalités de délibération à grande échelle ; créer une infrastructure pour l’apprentissage et la montée en compétences des citoyens rassemblés ; et connecter ces citoyens à la création de mouvements et de mobilisations. Une initiative à suivre.

Les chatbots d’orientation scolaire sont-ils une mauvaise idée ?

C’est probable, explique The Markup. “Plus les étudiants se tournent vers les chatbots, moins ils ont de chances de développer des relations réelles qui peuvent mener à des emplois et à la réussite.” Aux Etats-Unis où les conseillers d’orientation scolaires et conseillers pour l’emploi des jeunes sont très peu nombreux, un flot de chatbots d’orientation est venu combler ce déficit humain. Le problème, c’est qu’y avoir recours érode la création de liens sociaux qui aident bien plus les jeunes à trouver une orientation ou un emploi, estime une étude du Christensen Institute. En août, dans son document détaillant les risques et problèmes de sécurité pour ChatGPT, OpenAI énumérait les problèmes sociétaux que posent ses modèles et pointait que les questions de l'anthropomorphisation et la dépendance émotionnelle étaient en tête de liste des préoccupations auxquelles l’entreprise souhaitait s’attaquer. Ces améliorations créent “à la fois une expérience produit convaincante et un potentiel de dépendance et de surdépendance”. En bref, à mesure que la technologie s’améliore, les risques sociaux s’aggravent. Pour Julia Fisher, auteure de l’étude du Christensen Institute, il faut que ces robots soient conçus pour nous reconnecter aux humains plutôt que de nous en écarter, explique-t-elle dans une tribune pour The74, l’une des grandes associations éducatives américaines.

Elle pointe notamment que les fournisseurs de chatbots d’orientation commencent à prendre la question au sérieux et tentent d’esquisser des solutions pour y répondre. Par exemple en limitant le temps d’interaction ou en faisant que les robots conseillent à ceux qui y ont recours, fréquemment, de voir des amis. Un autre outil demande aux étudiants qui s’inscrivent d’indiquer 5 relations qui seront alertées des progrès des étudiants à l’université pour qu’ils reçoivent un soutien humain réel. Un autre propose de connecter les étudiants à des mentors humains. Un autre encore propose de s’entraîner à demander de l’aide à des humains. Autant d’exemples qui montrent que l’IA peut jouer un rôle pour renforcer les liens humains. “Cependant, les incitations à créer des outils d’IA centrés sur les relations sont faibles. Peu d’écoles demandent ces fonctionnalités sociales ou évaluent les outils pour leurs impacts sociaux”, rappelle Fisher. Ceux qui achètent ces technologies devraient exiger des systèmes qu’ils améliorent les relations humaines plutôt que de les remplacer.

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Recrutement

Nous sommes à la recherche de trois profils pour venir nous aider à construire et faire vivre Café IA parmi de nombreux autres projets à venir :

🏃 En bref... Le reste de l’actualité du Conseil !

Gilles Babinet co-signe une tribune qui dénonce les backdoors introduites dans le projet de loi de lutte contre le narcotrafic : « La proposition de loi de lutte contre le narcotrafic ne peut affaiblir la sécurité des entreprises et des citoyens ! ». Selon l’AFP, les amendements permettant aux services de renseignements d’accéder aux messageries sécurisées ont été supprimés. Pour la Quadrature du net, il reste d’autres dispositions problématiques, comme la légalisation des logiciels espions. ✦ « Le citoyen du XXIe siècle doit être capable d’exercer son esprit critique face à la circulation massive d’informations ». Dans son Book de tendances 2025 publié le 4 mars, KPMG France explore les contours de l’émergence d’une intelligence hybride entre humains et machines et cite notamment les travaux d’Anne Alombert.

👋 Avant de partir

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Comme d’habitude, n’hésitez pas à nous faire vos retours. Vous avez des questions, des remarques ou des suggestions ou vous souhaitez que nous abordions un sujet en particulier ? Nous sommes à votre écoute ! N’hésitez pas à répondre à ce mail ou à nous écrire à info@cnnumerique.fr.

Cette lettre d’information a été préparée par Hubert Guillaud et Gabriel Ertlé, illustrée par Magali Jacquemet et réalisée avec le soutien de Joséphine Corcoral et Jean Cattan.