Publication "Récits et contre-récits. Itinéraire des fausses informations en ligne"

Alors que la pandémie et les dernières élections en Europe et aux Etats-Unis ont  vu  se  déployer  de  nouveaux  formats  et  acteurs  de  la  désinformation,  la  France  se  prépare  à  sa prochaine élection  présidentielle, qui sera analysée à la loupe. Un  an avant, le  Conseil national du numérique (CNNum) s’est penché sur la construction et le parcours des faits en ligne, sur les mécaniques individuelles et collectives derrière le complotisme, la mésinformation ou encore la désinformation.

Au sommaire :

  • Désillusion : abandonner nos croyances sur la croyance
    • Internet, de l’utopie à la reconfiguration des chaînes de confiance
    • Les mécanismes à l’œuvre dans l’adhésion et la viralité des faits
    • Comment appréhender les discours complotistes ?
    • Fragmentation et affaissement des récits communs ?
  • Sous la loupe numérique : dissection de la trajectoire des fausses informations
    • Création : à l’origine des fausses informations
    • Diffusion : comment la désinformation se propage-t-elle en ligne ?
    • Impact : au-delà des effets politiques, des risques économiques
    • Vérification : une adaptation constante des méthodes

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Pour illustrer concrètement les préoccupations actuelles en matière de désinformation, le dossier s’accompagne d’une note sur le phénomène QAnon et son exportation en France, dans la perspective des élections nationales à venir en 2022. Rahaf Harfoush y dresse trois constats :

  1. QAnon se construit en agglomérant des théories du complot anciennes et en utilisant le numérique afin de créer des méta-réseaux de désinformation en ligne ;
  2. QAnon est lié à des agendas financiers et géopolitiques spécifiques qu’il est important de prendre en compte ;
  3. QAnon profite de la gamification et des communautés en ligne pour se propager.

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Rahaf Harfoush, membre co-pilote de ce dossier, souligne :

« Les dernières élections ont été le théâtre de campagnes de désinformation nationales et étrangères particulièrement intenses, témoignages d’une part d’une grande créativité et agilité des acteurs et de l’autre d’une réceptivité des publics. Cette capacité d’engagement dans ces contre-récits doit également nous interroger sur notre capacité à faire société de manière collective. Un an avant l’élection présidentielle française, il est urgent d’analyser ces réseaux et les raisons ou croyances qui les animent. Ce n’est qu’en ayant une vision globale de ces écosystèmes que nous réussirons collectivement à protéger la démocratie. »

Adrien Basdevant, membre co-pilote, note quant à lui :

« L’enjeu de la lutte contre la désinformation en ligne est de ne pas réduire pour autant la liberté d’expression. Nous assurer que les plateformes agissent pour ne pas amplifier ces contenus et donner le maximum de clefs aux utilisateurs pour adapter, vérifier et comprendre les informations qu’ils reçoivent est un dyptique essentiel. »

 

Ce dossier a été réalisé par Adrien Basdevant et Rahaf Harfoush, membres du Conseil national du numérique, avec le précieux concours de Nathalie Bouarour, Joséphine Hurstel et Leila Amanar, rapporteures, ainsi que des autres membres du secrétariat général du CNNum. Ils sont issus de débats organisés au sein du collège de membres, de la rencontre avec des acteurs et d’une revue de la littérature scientifique existante. Loin de prétendre offrir une vue conclusive sur ce sujet, ces travaux visent à encourager la production de travaux, de réflexions et surtout à échanger sur ce sujet.

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