Le prix du mémoire du Conseil national du numérique revient !

Le regard de Léa Mosesso, lauréate 2023. ✦ Comment les plateformes ont-elles modéré la désinformation pendant les élections européennes ? ✦ Le nouveau numéro de Socialter s’intéresse à l’économie de l’attention.

Bonjour, nous sommes le vendredi 28 juin 2024. Cette semaine, nous annonçons le lancement de la deuxième édition de notre prix du mémoire. Bonne lecture !

💡 L’annonce de la semaine : le prix du mémoire du Conseil national du numérique revient !


Le prix du mémoire du Conseil national du numérique revient pour sa deuxième édition. Doté de 1 500 €, il récompense une étudiante ou un étudiant de master 2 en sciences humaines et sociales, quelle que soit la discipline, contribuant à l’amélioration de la compréhension des enjeux numériques. L’an dernier, nous avons reçu près de 90 candidatures issues de 15 disciplines et provenant de 44 universités ou écoles. Les thèmes étaient extrêmement divers : impact environnemental du numérique, protection des données personnelles, écosystème cyber français, santé numérique, droit à l’oubli, place des joueuses dans les jeux vidéo…

Cet engouement témoigne de la richesse et de la diversité de la recherche française en sciences sociales sur les enjeux numériques. La variété des disciplines dont ces mémoires sont issus le montre aussi : droit, sciences de l’information et de la communication, science politique, sociologie, sciences de l’éducation, design, géopolitique, management, architecture, sciences du langage, anthropologie ou encore philosophie ont été représentés cette année. Étant observé que l’analyse des enjeux du numérique impose une approche kaléidoscopique, parfois au croisement des champs d’étude. Soutenir ces réflexions et encourager les étudiants et étudiantes à se saisir de ces sujets omniprésents est un objectif de ce prix. Nous encourageons vivement les étudiants et étudiantes de toutes les disciplines à soumettre leurs travaux, particulièrement dans le domaine de l’économie, moins représenté dans la première édition.

En 2023, le prix du Conseil a été décerné à Léa Mosesso, diplômée du MSc « Strategy & design for the Anthropocene » de l’école de design Strate et de l’ESC Clermont Business School, pour « Vivre avec un smartphone obsolète. » Son mémoire est publié sur le site du Conseil et le prix lui a été remis par Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du Numérique, en marge de la journée de présentation du référentiel de l'écoconception des services numériques (RGESN) par l’Arcep et l’Arcom, où elle a eu l’occasion de présenter ses travaux.

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 octobre 2024 et sont à envoyer à prixdumemoire@cnnumerique.fr. Nous avons hâte de vous lire !

Comment postuler ?

LE REGARD DE… Léa MOSESSO, designer-chercheuse pour Limites Numériques et lauréate du prix du mémoire 2023

J’ai eu l’honneur d’être lauréate de la première édition du prix du mémoire du Conseil national du numérique en 2023. Ce prix a récompensé mon mémoire « Vivre avec un smartphone obsolète » que j’ai réalisé à la fin de ma formation au MSc Strategy & Design for the Anthropocene, lors d’un stage au laboratoire d’informatique LIRIS, et dans le cadre du projet de recherche Limites Numériques. Ce mémoire rend compte de mon travail sur le rôle et les facteurs de l’obsolescence logicielle dans le renouvellement des smartphones. Au-delà des mises à jour, j’ai observé que la saturation du stockage et les dysfonctionnements pouvaient également accélérer la décision de changer son mobile. À partir de ces résultats, j’ai identifié des leviers pour prolonger la durée de vie des smartphones et donc réduire leur impact environnemental. Le prix m’a permis de rencontrer des personnes qui portent un intérêt pour le sujet et d’initier des collaborations enrichissantes pour la poursuite de mes recherches. J’ai également eu l’opportunité d’intervenir dans différentes conférences pour partager mon mémoire à de nombreux acteurs du numérique. J’espère donc que ce travail contribuera à concevoir des services numériques permettant d’utiliser les smartphones plus longtemps et de contribuer à une vie numérique plus sobre.

☕️ Un mois après son annonce, comment déjà participer à Café IA ?

Comment prendre part à Café IA ? Retrouvez sur le site du Conseil une page unique qui rassemble l’ensemble des moyens vous permettant de participer dès à présent au dispositif : les Cafés ouverts organisés chaque mardi de 13h30 à 15h pour construire collectivement Café IA, une liste de tous les Cafés IA organisés partout en France, des formations en accès libres pour se former mais également les Cafés animation. Ces nouveaux espaces d’échange se tiendront chaque jeudi de 13h30 à 15h à partir du 4 juillet et seront organisés autour de personnes qui ont animé des Cafés IA ou animent déjà des temps d’échanges ludiques, pédagogiques et démocratiques sur notre relation à l’intelligence artificielle. Trois premières rencontres sont déjà prévues : 

  • Le 4 juillet, Valérie Plier et Alix Mansueto du secrétariat général des administrations des armées présenteront les Cafés IA organisés depuis près d'un an par le ministère des Armées à destination des agents de la fonction publique ou encore de collégiens et lycéens. Pour préparer au mieux la rencontre, nous allons publier d'ici quelques jours un entretien avec Valérie Plier et Alix Mansueto pour revenir sur la démarche, abonnez-vous à nos réseaux sociaux pour ne rien manquer ! 
  • Le 11 juillet, l’association Latitudes nous présentera la Bataille de l’IA, un jeu de cartes collaboratif pour développer son esprit critique sur les IA génératives,
  • Le 18 juillet, Nicolas Roussel, directeur du centre Inria Bordeaux, reviendra notamment sur un premier Café IA organisé la semaine dernière à Bordeaux avec Inria et la Métropole.

📋 Pour participer, contribuer ou vous informer, une porte d’entrée : c’est par ici.

🗺️ Des premiers Café IA s'organisent près de chez vous ! À l’instar du Café IA qui s'est tenu à l'Institut national du service public de nombreux Cafés IA sont déjà mis en place dans des organisations et collectivités. N’hésitez pas à nous partager les initiatives dont vous avez connaissance ou que vous avez prises afin que nous puissions les mettre en valeur, les partager et recueillir les meilleures idées !  

🔎 La veille du Conseil

Comment les plateformes ont-elles modéré la désinformation pendant les élections européennes ? Dans un rapport, l’ONG espagnole de lutte contre la désinformation Maldita décortique les mesures mises en place par les grandes plateformes numériques (Facebook, Instagram, TikTok, X et YouTube) pour contrer les fausses informations pendant la campagne des élections européennes de 2024, au regard de leurs obligations au titre du règlement sur les services numériques (DSA). Il ressort que, de façon générale, 45 % des contenus de désinformation n’ont pas été traités par les plateformes, avec de fortes disparités entre chacune d’entre elles : pour YouTube, cette proportion s’élève à 75 % et à 70 % pour X quand Facebook a modéré 88 % de ces contenus et Instagram 70 %.

Peut-on échapper à l’emprise numérique ? Le thème du dernier numéro de Socialter fait écho à la prochaine édition d’ASDN (voir plus bas) où nous recevrons Stefana Broadbent et Célia Zolynski pour échanger autour de leur ouvrage écrit avec Florian Forestier et Mehdi Khamassi. Outre un entretien avec ce dernier, retrouvez au sommaire un échange avec Alain Damasio autour de son dernier livre La vallée du Silicium (qu’il présente aussi en podcast ici) et un dossier dédié au capitalisme attentionnel. Article après article, la revue décortique les sous-jacents économiques qui sont soutenus par des dispositifs algorithmiques et de design avec des conséquences individuelles et collectives majeures. Socialter dresse un inventaire des leviers d’action pour reprendre le contrôle : droit individuel à la protection de l’attention et au paramétrage des réseaux sociaux, promotion de la déconnexion au-delà du lieu de travail, soutien des communs low-tech… Enfin, individuellement, que signifierait le fait de s’éloigner de ces dispositifs numériques qui nous enferment ? Revenir à des outils anumériques et donc accepter la fragmentation des usages entre une carte routière, un appareil photo, une lampe torche, etc. ? Revenir au dumbphone quitte à perdre en fonctionnalités et parfois en lien social voire abandonner complètement le téléphone ? Si vous voulez prolonger la réflexion sur le sujet après la lecture de ce passionnant dossier, on ne peut que vous recommander notre ouvrage Votre attention s’il vous plaît ! et nos deux dernières notes sur la personnalisation des réseaux sociaux (ici et ).

Comment donner aux citoyens les outils pour comprendre le monde numérique qui nous entoure ? Alors que le numérique et l’intelligence artificielle occupent depuis des années une place fragile dans l’écosystème médiatique, l’avant-dernière émission du podcast Le meilleur des mondes s’intéresse cette semaine aux manières de s’informer et de développer son esprit critique sur le sujet. Aux côtés de Dominique Boullier, Maryse Broustail, Marie Turcan et Félix Tréguer, François Saltiel explore les manières « d’apaiser un débat toujours plus polarisé » et « produire une analyse ancrée politiquement ». Pour conclure l’émission, Juliette Devaux nous partage dans sa chronique les « bonnes adresses » du Meilleur des mondes pour s’informer sur le numérique. Lettres d’information, blogs, associations… et le catalogue de la collection de la maison d’édition C&F, que nous vous recommandions il y a deux semaines dans Cénum. Anne Alombert sera d’ailleurs invitée aux côtés de Anne Cordier et Olivier Alexandre pour la dernière émission ce soir. Une invitation qui oblige à nous inscrire toujours en quête d’un monde meilleur. 

« Des humains sont essentiels pour entraîner les intelligences artificielles. » Dans un entretien à retrouver dans Le Monde, Maxime Cornet et Clément Le Ludec reviennent sur tout le travail humain de collecte, de vérification et d’annotation des données nécessaire au bon fonctionnement des intelligences artificielles. Une activité humaine en grande partie externalisée dans les pays en développement, notamment à Madagascar. Un travail invisibilisé, très souvent répétitif, mal rémunéré mais indispensable déjà décrit par Maxime Cornet et Clément Le Ludec il y a un an sur le site du Conseil.

📬 Vous avez lu un article, écouté un podcast ou regardé une vidéo que vous souhaitez nous partager ? Ecrivez-nous à info@cnnumerique.fr 👋

🗓️ À vos agendas !

« Que faire de ces réseaux sociaux qui nous épuisent ? » Pour la 55e édition du cycle de rencontre Aux sources du numérique (ASDN), co-organisé avec Renaissance numérique et Hubert Guillaud, nous aurons le plaisir de recevoir mercredi 3 juillet de 17h à 18h30 Stefana Broadbent et Célia Zolynski pour échanger autour de leur ouvrage écrit avec Florian Forestier et Mehdi Khamassi « Pour une nouvelle culture de l'attention. Que faire de ces réseaux sociaux qui nous épuisent ? » (Odile Jacob). Inscrivez-vous ici. L’échange se tiendra salle 6 du Centre Panthéon, 12 place du Panthéon à Paris et en visioconférence.


🏃 En bref... Le reste de l’actualité du Conseil en 1 minute chrono !

Mardi, Joséphine Hurstel et Jean-Baptiste Manenti étaient à Nyons pour animer un Café IA avec une quarantaine de médiateurs drômois : 2 heures qui ont fait émerger l’intérêt de permettre à chacun de comprendre les enjeux portés par l’IA et de reprendre la main à son échelle. Un très grand merci à Garlann Nizon pour l’invitation et à l’ensemble des organisateurs et participants pour leur accueil et nos riches échanges ! ✦ Mercredi, à Blois, Gilles Babinet a animé un Café IA organisé par l’association Loir-et-Cher Tech, autour d’une modalité originale de recueil des attentes et des inquiétudes des participants sur l’IA. ✦ Le 26 juin matin, Margot Godefroi et Jean Cattan intervenaient auprès d'Emmaüs Connect pour un moment de co-construction autour de Café IA. Les apports de personnes engagées au quotidien sont indispensables pour concevoir un dispositif qui soit viable et utile pour tout le monde. Un grand merci pour l'accueil réservé ! ✦ L'après-midi, Jean Cattan intervenait auprès de la communauté réunie par Réseau Canopé autour du thème « les IA génératives, de la consommation à la construction des compétences, du divertissement au savoir. » L'occasion de recueillir les besoins, contraintes et initiatives relatives à l'IA déployées partout en France. Parmi elles, des ateliers de configuration d'agents conversationnels sur Hugging Face, le tout dans une ambiance très conviviale. On vous en dit plus prochainement ! ✦ France 3 Ile-de-France revient sur la remise du prix du concours de Legal Design par l’association, dont Joséphine Hurstel était membre du jury. Pour découvrir l’affiche lauréate, c’est par ici.

Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine !

👋 Avant de partir 

Vous avez apprécié la lettre d’information de cette semaine ? Partagez-la avec un ami ou un collègue. Ils peuvent s’inscrire ici.

Comme d’habitude, n’hésitez pas à nous faire vos retours. Vous avez des questions, des remarques ou des suggestions ou vous souhaitez que nous abordions un sujet en particulier ? Nous sommes à votre écoute ! n’hésitez pas à répondre à ce mail ou à nous écrire à info@cnnumerique.fr

Cette lettre d’information a été préparée par Joséphine Hurstel et Gabriel Ertlé, illustrée par Magali Jacquemet et réalisée avec le soutien de  Jean Cattan.

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