NEC Sud : deux rencontres pour faire écosystème et accompagner parents et jeunes

À Digne-les-Bains, nous avons participé à deux éditions locales de Numérique en Commun[s]. Parentalité numérique, éducation aux médias, intelligence artificielle, autant de thématiques abordées lors de ces deux jours riches en débats. On vous raconte !

Vaucluse, Var, Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritimes, Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes : les départements du sud-est de la France, emmenés par le Hub du Sud, se sont lancés dans une tournée régionale de NEC locaux. L’occasion pour le Conseil de participer à deux d’entre eux, à Digne et à Gap !

Digne-les-Bains, éducation aux médias, parentalité et intelligence artificielle

Lors d’une table-ronde organisée pour évoquer l’éducation aux médias et à l’information a réuni des journalistes et des représentants du CLEMI et du réseau Promeneurs du Net. Des échanges permettant de saisir les difficultés, pour les journalistes comme pour les lecteurs, à prendre du recul alors que le traitement de l’information est de plus en plus court, mais aussi le désir des jeunes de “ne pas se faire berner” face aux fausses informations. De nombreuses actions sont mises en place pour répondre à ces besoins, outiller les jeunes publics et les accompagner dans le développement de leur esprit critique : échanges avec des jeunes journalistes dans les lycées, actions pour faire comprendre le côté mercantile de certaines plateformes, confiance envers les correspondants…

Une seconde table ronde avec Réseau Canopé, Orange, l’UDAF et le Conseil national du numérique a abordé quant à elle la question des enfants et des écrans ; si le support est souvent pointé du doigt, il est nécessaire de regarder au-delà, et de penser contexte, contenus, modèles économiques… pour interroger le système dans lequel sont utilisés les écrans. Un effort de complexité qui permet de répondre plus justement aux demandes des parents, des éducateurs, des enseignants et des jeunes, et d’accompagner vers un numérique “au service de” notre quotidien. L’occasion par ailleurs de découvrir un jeu de plateau intitulé Nos enfants et les écrans, mis au point par l’instance régionale Nouvelle Aquitaine d’éducation et de promotion de la santé (IREPS) et conçu pour sensibiliser les familles, au premier rang desquels les parents, aux enjeux du numérique.

Des étudiants de l’École de la 2e chance, un parcours de formation qui propose aux personnes sorties du système scolaire, sans emploi et âgées entre 16 et 25 ans, une formation rémunérée ayant pour but de favoriser l’insertion dans la vie active, rejoignent l’événement en début d’après-midi. Ils participent notamment à un atelier sur la cybersécurité proposé par Orange, nous nous asseyons à leur côté. Le système technique déployé est digne des plus grands jeux télévisés : sur un premier écran les questions s’affichent, le chronomètre des buzzers sur un second, et bien entendu les participants sont appelés à appuyer sur des buzzers connectés. À l'aide de ce système de jeu les deux animatrices captent plus facilement l’attention des étudiants présents et elles partent des connaissances des participants pour distiller des notions de cybersécurité autour des notions de darkweb, phishing, hacking, sécurité et mot de passe, rançongiciel, cybermalveillance, etc.

Visuel d'un atelier de médiation autour de la cybersécurité, où l'on voit les participants assis autour d'une table sur laquelle un écran servant de support d'échange et de présentation est posé.

Dans le même temps, le Conseil a animé un atelier avec des médiateurs, médiathécaires, éducateurs… échange autour de la notion d’économie de l’attention, pour comprendre les mécaniques à l'œuvre derrière la captation de nos capacités attentionnelles et comprendre la part de responsabilité des plateformes numériques dans ce phénomène. Une heure d’échanges pour diffuser des clés de compréhension, mais aussi (et surtout) pour ouvrir le débat avec des professionnels au contact quotidien des jeunes et des parents.

Photo d'un atelier de médiation sur l'économie de l'attention

Deux ateliers sur les intelligences artificielles génératives de texte et d’image complètent le programme de l’après-midi.

Le premier atelier sur les IA génératives de texte donne l’occasion aux participants, réunis autour d’un îlot de tables sur lequel trône un écran, de donner leur définition de l’IA et de ce qu’ils envisagent en termes d’impact des IA sur la société. S’ensuit une longue séquence de prise en main de l’outil ChatGPT où nous testons des choses, manipulons l’outil et explorons les possibilités de génération de texte, un moyen de mieux comprendre leur fonctionnement. Un atelier qui place ainsi au centre l’expérimentation à l’heure où ces nouveaux outils d’IA génératives nous invitent justement à explorer le monde !

Visuel d'un atelier de médiation sur les IA génératives de texte où l'on voit les participants assis autour d'une table sur laquelle un écran servant de support d'échange et de présentation est posé.

Le second atelier centré sur la génération d’images, proposé par un animateur de l’antenne locale des Petits Débrouillards PACA, se veut mouvant. L’animateur stimule l’échange en encourageant les participants positionnés en cercle à indiquer si les photos qu’ils tiennent dans leurs mains sont  sont vraies ou créées de toutes pièces par une intelligence artificielle. Nous échangeons de manière conviviale entre participants, nous partageons nos analyses quant à l’existence ou non de la personne, en partant d’examens approximatifs des détails présents sur les photos. L’animateur achève cette séquence en confirmant si la personne est réelle ou fictive. Cette introduction dynamique et conviviale fait émerger de vives discussions entre participants. Beaucoup découvrent la puissance de création de ces outils, d’autres interrogent ses conséquences, ce que cela pose comme enjeux en termes de rapport à la vérité notamment. Place ensuite à l’expérimentation : l’animateur accompagne dans la génération d’une image par une IA générative.

 Visuel d'un atelier de médiation sur les IA génératives d'images où l'on voit les participants debouts en cercle avec une photo à la main.

Gap : cybersécurité, intelligence artificielle et cyberharcèlement

Après des discours introductifs du Conseil départemental des Hautes Alpes, de la Préfecture des Hautes Alpes et du Hub du Sud, la journée commence avec un quizz animé par Baptiste Nave, responsable de la sécurité des systèmes d’information au Conseil départemental des Hautes Alpes, pour sensibiliser les médiateurs et conseillers numériques participants aux questions de cybersécurité.

Une première table-ronde dédiée à l’intelligence artificielle réunit Jonathan Pascal, consultant en innovation digitale, Pascal Serres, président d’une agence de communication, et le Conseil national du numérique. Les deux premiers proposent des définitions des intelligences artificielles génératives et présentent des exemples concrets d’utilisation de génération de texte et d’image. Pour le Conseil, nous avons pu évoquer l’importance de rendre lisibles les controverses qui peuvent exister autour des IA génératives et notamment son impact environnemental, son coût social, les enjeux de répartition de la valeur ou encore notre rapport à l’information. Alors qu’en 2024, près de la moitié de la population mondiale en âge de voter va être appelée aux urnes, c’est-à-dire environ 4,1 milliards de personnes, il est plus que jamais nécessaire de s’intéresser à la circulation de  contenus erronés et à la manipulation de l’information. Nous rappelons par ailleurs l’existence de différents modèles d’IA génératives. Si ChatGPT est l’agent conversationnel qui a réussi à conquérir le grand public, d’autres modèles open source existent. Après cette introduction autour des enjeux relatifs à l’intelligence artificielle, nous avons proposé aux médiateurs et conseillers numériques présents d’échanger sur leur pratique avec les IA génératives. L’expérimentation et le dialogue, nécessaires à l’appropriation collective de ces outils, sont mis en avant. Leur manipulation permet d’accroître la compréhension que nous en avons tout en développant nos compétences. Par ailleurs, face à des outils opaques et compte-tenu de notre rapport sensible à la technologie, l’échange est crucial. Ces émotions, bien souvent intensifiées par un discours médiatique autour des risques et parfois générateurs de paniques morales, doivent pouvoir s’exprimer au sein d’espaces d’échange. La discussion est clé pour partager des pratiques, bonnes ou mauvaises, pour faire part de nos surprises, de notre étonnement et parfois de nos peurs.

En début d’après-midi, une table-ronde intitulée Cyber-harcèlement : prévenir, repérer, alerter et agir réunit des représentants d’Enfant en Danger, de l’UDAF Hautes-Alpes, du Clemi et du programme Phare. Les intervenants convergent vers le besoin, au sein de l’école, d’apprendre aux élèves à gérer leur vie numérique, à les sensibiliser à l’intérêt de paramétrer leurs comptes, à leur apprendre le fonctionnement des plateformes ou encore à développer des programmes sur l’empathie, le bien vivre ensemble et les émotions pour prévenir le cyberharcèlement. En conclusion, une élève-ambassadrice harcèlement dans le cadre du programme Phare a témoigné de ses missions, parmi lesquelles rompre l’isolement ou encore encourager à parler de ces situations. Elle a notamment participé à la création d’un harcèlementomètre (photo ci-dessous).

Photo d'un harcelèmentomètre, un outil de lutte contre le harcèlement scolaire, sur lequel on distingue 3 codes couleurs : le vert, qui indique des situations saines (respect mutuel), le orange, qui désigne des comportements inacceptables et donc des situations de harcèlement et le besoin de ne pas rester seul, et le rouge, qui désigne enfin des situations nécessitant l'intervention d'un tiers

Si vous souhaitez organiser une édition locale de Numérique en commun[s], plus informations sont disponibles sur le site du programme.

Événement

Partager