37e session de l’INTEFP : penser une IA de confiance et durable au travail

L'institut National du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (INTEFP) organise depuis plus de 30 ans des sessions nationales annuelles réunissant une trentaine de responsables institutionnels, cadres supérieurs, et partenaires sociaux pour échanger et réfléchir aux mutations contemporaines du travail. 

Après une 35e session nationale consacrée à l’impact de la digitalisation sur les modèles économiques et sociaux et une 36e session nationale centrée sur les plateformes numériques, la 37e session était dédiée au thème de la digitalisation de l’entreprise et de la transformation du travail à l'heure du big data. 

Pendant un an et demi, les 30 auditeurs ont rencontré des experts nationaux et internationaux (la session a notamment bénéficié de témoignages du Québec, de l'Allemagne et de l’Autriche) de l'intelligence artificielle afin d'examiner les effets de ces technologies sur le travail, l’emploi et les compétences. Le 30 juin 2023 marquait ainsi la clôture de ce cycle d’échanges autour d’une journée d’ateliers visant à restituer ces travaux autour de tables rondes, retours d’expériences et pistes de réflexions collectives. 

Le Conseil national du numérique est intervenu lors de la quatrième séquence de cette journée autour du thème « Vers une charte éthique universelle, une IA de confiance et à finalité durable à l'horizon 2023 : entre dystopie et utopie ». Joséphine Hurstel, responsable des études, est ainsi intervenue aux côtés de Samuel Cette, co-dirigeant du groupe Adonis, Henri d’Agrain, délégué général du CIGREF, et Lyse Langlois, directrice générale de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) et professeure titulaire en éthique à l’Université Laval (Québec).

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Joséphine Hurstel y a présenté les travaux du Conseil autour des interactions entre humains et machines au travail ainsi que ceux menés quant aux transitions numériques de travail dans le cadre du Conseil national de la refondation Numérique. Plus que des disparitions, une transformation du travail et de notre rapport au travail qui invite à penser la complémentarité entre l’humain et la machine pour que la seconde soit toujours au service du premier. L’IA, et notamment l’IA générative, ravivent ces questionnements qui prolongent la révolution industrielle. Il faut donc garantir un déploiement de l’intelligence artificielle au travail qui soit éthique, porteur de sens et faisant l’objet d’un dialogue nourri, ouvert et régulier entre l’ensemble des parties prenantes. La question de l’éthique de l’IA nécessite évidemment de se pencher aussi sur le sort des travailleurs du clic indispensables au fonctionnement de l’IA.

Face à ces enjeux, plusieurs pistes d’actions s’offrent à nous, articulées autour de 3 piliers : 

1. Une vigilance accrue pour que l’humain garde le contrôle de ces outils ; 
2. Prendre conscience de nos usages et se former à ces outils ; 
3. Nourrir un dialogue permanent et ouvert entre les parties prenantes.

En conclusion, plus qu’une révolution technologique, c’est une révolution managériale qu’il faut chercher pour que ces outils soient vecteurs d’un regain de confiance et non de défiance.

Encore merci à l’INTEFP pour cette invitation et félicitations à la 37e session nationale pour le travail accompli !