Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir
Mais aussi : une semaine avant Numérique en commun[s] ✦ Rendez-vous samedi à Bercy pour un atelier d'écriture de Mikrodystopies ✦ Le gouvernement australien bientôt débarrassé du « fléau » réseaux sociaux ? ✦ Inoxtag nous invite à éteindre nos téléphones ! Vraiment ?
Bonjour, nous sommes le vendredi 20 septembre 2024. Cette semaine, nous publions notre dossier Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir. Bonne lecture !
Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir
Que ce soit le service statistique ministériel de la sécurité intérieure ou Amnesty International (voir encore le rapport publié avant-hier), le constat est clair : les violences sexuelles et sexistes ne font pas que perdurer, elles augmentent et se cumulent les unes aux autres, que ce soit en ligne ou hors ligne.
En 2023, le Conseil national de la refondation numérique publiait une feuille de route sur l’« apaisement de la vie en ligne » alors coordonnée notamment par le Conseil national du numérique. Dans le prolongement de nombreux rapports administratifs, travaux académiques et autres ouvrages spécialisés, mais également dans le prolongement des constats posés par de nombreuses associations, parmi lesquelles Féministes contre le cyberharcèlement, Génération numérique ou encore e-Enfance, une des réponses envisagées pour lutter contre la haine en ligne et en particulier les violences sexistes et sexuelles était de toujours plus approfondir l’éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Cet éveil est en effet un des remèdes en ce qu'il permet d’insister sur des messages essentiels et de les diffuser : cultiver l’empathie, respecter l’altérité, accepter la différence.
En mars 2024, le Conseil supérieur des programmes a publié un projet de programme d’éducation à la sexualité qui devrait prochainement voir le jour dans sa version définitive. En septembre il fut suivi par l’avis du Conseil économique, social et environnemental sur l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle auquel le Conseil a eu le plaisir de contribuer.
C'est en lien étroit et dans le prolongement de tous ces travaux que le Conseil publie aujourd'hui un nouveau dossier dédié à ce sujet prioritaire et intitulé Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir.
L’éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle, un levier de première importance pour notre bien-être.
Comment les pratiques numériques peuvent-elles être employées pour enrichir l’éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle et participer du même tenant à réduire les comportements de haine en ligne et dans la société en général ? Une partie de la réponse se situe probablement dans le fait de penser les outils numériques comme un moyen de donner du pouvoir d’agir au plus grand nombre. En ce sens, les pistes évoquées dans le dossier du Conseil visent à nous rendre actrices et acteurs de notre éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle, à rendre les usagers maîtres de leur expérience en ligne, à faciliter le travail des créatrices et créateurs de contenus en ligne et à soutenir des espaces de discussion et d’information vertueux sur la vie affective, relationnelle et sexuelle.
Pouvoir devenir acteur de son éveil. Dans l’environnement éducatif, faire se rejoindre éducation à la sexualité et éducation aux médias et à l’information permettrait par exemple d’engager les élèves dans la production de contenus pédagogiques adaptés, en partant de leurs besoins en information, exploration ou clefs de compréhension. Encourager par ailleurs le développement d’espaces d’interactions entre pairs constitue une approche complémentaire aux actions de prévention traditionnelle puisqu’elle facilite la possibilité pour tous les publics de rencontrer des pairs de proximité variant selon les questions abordées.
Reprendre le contrôle des réseaux sociaux. S’agissant des réseaux sociaux, il est naturel que ceux-ci apparaissent d’abord comme des lieux de haine et d’injure avant d’être des moyens d’éveil à une relation apaisée et émancipatrice. Le fonctionnement même des réseaux sociaux a au surplus une influence considérable sur l’activité des créateurs de contenus. Cela tient leurs politiques algorithmiques de recommandation, de modération, ou encore aux modes de rémunération ou de financement qu’ils mettent à disposition. C’est pourquoi une mise en œuvre pleine et entière du cadre réglementaire actuel est primordiale, notamment pour obtenir des plateformes qu’elles financent les personnes qui agissent en faveur d’un éveil relationnel, affectif ou sexuel mais qu'elles soient aussi obligées de promouvoir des contenus à vocation pédagogique, voire d’en assurer directement le financement.
Offrir le choix aux utilisateurs et aux créateurs. En cohérence avec la mission enfants-écrans, les États généraux de l’information et la résolution du Parlement européen sur la conception addictive des services en ligne, la consécration d’un droit au paramétrage des réseaux sociaux, et plus avant encore, la mise en œuvre du dégroupage de ces services, pourraient rendre les usagers maîtres de leurs expériences en ligne et ainsi assurer des espaces de discussion et d’information vertueux sur la vie affective, relationnelle et sexuelle. Voilà un chantier pour la future Commission européenne !
🙏 Enfin, et c'est fondamental, ces questions doivent faire l'objet d'une approche collective que nous tacherons de nourrir au mieux. Un grand merci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce dossier : tous les entretiens et auditions menés dans le cadre de sa rédaction sont à retrouver ici.
Lire le dossier Éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Donner le pouvoir d’agir
Découvrir les entretiens du Conseil sur l’EVARS
Café IA, Numérique en commun[s], prix du mémoire... les actualités du Conseil !
🎨 Les cafés animations continuent tous les jeudis ! Les cafés animations sont des espaces d’échanges hebdomadaires organisés chaque jeudi en ligne autour de personnes qui développent des ressources ou animent des temps d’échanges ludiques, pédagogiques et démocratiques sur notre relation à l’intelligence artificielle. Ce jeudi, nous étions réunis autour de Bertrand Formet et Guillaume Viniacourt - coordinateurs nationaux du groupe thématique « humanités numériques et éducation » chez Réseau Canopé pour échanger autour de 3 formats permettant d’alimenter votre ingénierie d’animation. Merci à eux ainsi qu'aux nombreux participants pour les riches échanges. Compte-rendu et synthèse sont à venir ! De nouveaux échanges sont prévus dès le 3 octobre (la semaine prochaine, pas de Café animation pour cause de Numérique en commun[s] !)
- Le 3 octobre avec Samuel Goëta autour du jeu de cartes « la Boîte noire de l'IA », développé par Datactivist.
- Et le 10 octobre pour un café animation un peu spécial animé par le Conseil pour une première contribution au commun de la connaissance de Café IA. Venez avec nous échanger et nous faire vos retours sur cette version test du kit d’animation !
🗓️ Inscrivez-vous ici pour participer aux échanges. De nombreux autres sont prévus, nous vous partagerons les dates de ces espaces de dialogues très prochainement !
☕️ Café IA prend forme près de chez vous. Cette semaine, de nombreux cafés ont été organisés et de nombreux autres se sont tenus en France dont :
- Lundi, la ville de Montpellier proposait une projection-débat autour du documentaire « AI at Work » en présence du réalisateur Samuel Durand et du chercheur Yann Ferguson. Le documentaire propose une vision où l’IA devient un outil que nous choisissons d'intégrer ou non dans nos processus au travail, tout en s’assurant qu’elle respecte les principes de justice sociale. Il explore également les pistes où l'IA peut être mise au service d'une économie soutenable, avec une transformation des métiers qui s’appuierait sur une collaboration entre l’humain et la machine. En savoir plus sur le site de Montpellier Méditerranée métropole.
- Mardi, nous étions avec les équipes de Familles Rurales pour échanger autour des usages des intelligences artificielles génératives, en particulier dans le domaine éducatif et autour du fonctionnement de ces outils.
🖊️ « À force de confessions intimes et de concentration économique, ChatGPT devint dépositaire des souhaits les plus chers de ses utilisateurs. Pour les satisfaire, elle les dévoila, car tous au fond voulaient la même chose. C’est ainsi que l’humanité arrêta de travailler et s’accorda un peu de repos. » Si ce genre d'histoire vous dit quelque chose, c'est que vous êtes déjà tombé sur une des Mikrodystopies de François Houste. Pour découvrir son travail avec la CNIL par exemple, c'est par ici. Mais peut-être l'aurez vous découvert au festival IAGora, à l'IMT Atlantique ou encore là. Bref c'est un must et on adore ! Ce samedi à partir de 14h, rejoignez-nous au ministère de l’Économie en présence de François Houste pour une première collaboration lors des Journées européennes du patrimoine ! Ce sera l'occasion de visiter la forteresse de Bercy, la citadelle si grande qu'on peut y faire une course de 5 kilomètres avec un parapheur, l'amphi que vous aurez vu dans D'argent et de sang, le bateau du ministre, le réseau souterrain de distribution de savon (oui oui, vous pouvez vérifier ici), les douves et bien plus encore… À samedi (pensez à vous inscrire ici) !
Moins de 2 mois pour postuler au prix du mémoire du Conseil national du numérique ! En juin dernier, nous vous annoncions ouvrir la 2e édition du prix du mémoire du Conseil, qui récompense une étudiante ou un étudiant de master 2 en sciences humaines et sociales, quelle que soit la discipline, contribuant à l’amélioration de la compréhension des enjeux numériques. Délivré par un jury composé de membres du Conseil et du secrétariat général ainsi que de personnalités extérieures, le prix comporte une dotation de 1 500 € et une valorisation des travaux de l’étudiant et de l’étudiante sous différentes formes. Étudiantes, étudiants, il ne vous reste désormais que deux mois pour candidater et nous envoyer votre dossier avant le 31 octobre. Pour postuler, c’est par ici.
🏔️ Une semaine avant Numérique en commun[s] - À l’occasion de l’événement national Numérique en commun[s] dont nous sommes partenaires et qui se tiendra les 25 et 26 septembre à Chambéry (inscriptions \ programme), le Conseil animera et interviendra lors de 6 temps d’échange et plus encore :
- Le mercredi 25 septembre à 9h : « Quel éveil à la vie affective, relationnelle et sexuelle en ligne ? »
- Puis à 15h45 : « Café-théâtre IA : comment se mêler de ce qui nous impacte ? »
- Et encore à 17h30 : « Influence étrangère : la guerre informationnelle peut-elle nous déstabiliser ? »
- Le jeudi 26 septembre à 9h30 : « La viralité des réseaux menace-t-elle nos libertés numériques ? »
- Puis à 11h15 : « Produire ensemble un commun de la connaissance sur l'IA »
- Et une dernière fois à 14h : « 6 ressources (ludiques) pour s’approprier l’intelligence artificielle. »
Rejoignez-nous à la 17e édition de PRODURABLE, le salon des acteurs et des solutions de l'économie durable. Rendez-vous les 9 et 10 octobre à PRODURABLE, le plus grand rendez-vous européen des acteurs et des solutions en faveur de l'économie durable, regroupant chaque année 15 000 visiteurs. Pendant ces deux jours, le Conseil y tiendra un stand où se dérouleront de nombreuses rencontres et cafés IA. On vous en dit bientôt plus sur la programmation mais nous serons présents en nombre. Gilles Babinet y prendra la parole et sera avec nous, donc avec vous, pour partager un Café IA ! Pour nous y retrouver, écrivez-nous à info@cnnumerique.fr, on vous envoie les billets.
Une consultation sans précédent pour impliquer la communauté académique, le grand public et la société civile lors du Sommet pour l'action sur l'IA des 10 et 11 février 2025. Lancée par Sciences Po (Technology and Global Affairs Innovation Hub at PSIA), l’Institut IA et Société, The Future Society, Make.org et le Conseil, cette consultation en ligne a vocation à recueillir le maximum d'idées sur la manière dont l'intelligence artificielle peut servir l'intérêt public, alors que les dirigeants mondiaux se préparent à se réunir en France en février 2025. Comme le rappelle Jean Cattan, cette consultation appelle nécessairement à son dépassement, pour une participation toujours plus poussée des populations concernées au développement et au déploiement des technologies numériques. Car c’est bien ainsi que nous réduirons collectivement les nombreux risques qu’elles emportent, tout comme nous augmenterons nos chances de les mettre au service de l’intérêt général. Pour prendre part à l’exercice, c’est par ici.
🔎 La veille du Conseil
Le gouvernement australien bientôt débarrassé du « fléau » réseaux sociaux ? C’est en tout cas ce que souhaite le Premier Ministre Anthony Albanese à travers un projet de loi destiné à entrer en vigueur cette année, et visant à fixer entre 14 et 16 ans l’âge minimal pour utiliser notamment Facebook, Instagram ou Tik Tok, les qualifiant de « fléau » pour les adolescents. Si l’âge exact n’a pas encore été fixé, comme le rapporte Libération, la façon dont une telle mesure peut être techniquement et légalement mise en place ne l’a pas été non plus. Dans La Presse, Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à Nantes Université estime que pour parvenir à instaurer un contrôle efficace, « on est obligé d’ouvrir une brèche dans le domaine du respect de la vie privée », précisant qu’il « Il n’y a aucune démocratie qui a, aujourd’hui, les outils techniques et juridiques et des lois qui permettraient d’interdire l’accès d’une classe d’âge à un média, un réseau social ou autre. » Pour autant, ce type de projets se multiplient, que ce soit aux États-Unis, en Espagne, ou même en France. La fixation d’une limite d’âge à l’accès aux réseaux sociaux était également une recommandation de la Commission « enfants-écrans » qui préconise « qu’à compter de 15 ans, âge symbolique de la majorité numérique, l’accès aux réseaux sociaux soit limité à ceux pourvus d’une conception éthique. »
Quelques jours après la déclaration publique d’Anthony Albanese, trois organisations australiennes de recherche en santé mentale, ont rendu une étude sur sur l'impact des médias sociaux sur la société australienne, à travers une étude comparative d'une utilisation quotidienne élevée de TikTok, Instagram et Snapchat. Si une « consommation passive » peut être associée à davantage de dépression, d'anxiété, d'insomnie et de troubles de l'alimentation, l'utilisation des médias sociaux pour communiquer avec des personnes que les adolescents connaissent dans la vie réelle est associée à des symptômes plus faibles de dépression et d'anxiété. Il est à noter que cette étude fait partie d’un ensemble plus large de recherches quant à l’impact des écrans et des réseaux sociaux sur la santé physique et mentale des utilisateurs, dont les résultats sont souvent difficilement généralisables voire contradictoires. La Commission « enfants-écrans » a mené un travail d’état de l’art de ces études très complet si cela vous intéresse d’en savoir plus.
L’étude formule plusieurs recommandations pour reprendre la main : favoriser le dialogue entre tous les acteurs pour concevoir des politiques de régulation soucieuses de l'intérêt de tous les utilisateurs ou encore la possibilité de pouvoir exiger des entreprises de médias sociaux qu'elles fournissent des fonctions facilement accessibles permettant aux utilisateurs de personnaliser leurs propres flux de recommandation. Une idée proche de celle portée notamment par le Conseil de dégroupage des réseaux sociaux, et reprise encore récemment dans les restitutions des États généraux de l’information.
À chaque semaine, son débat sur le temps d’écran. Samedi dernier, le youtubeur français Inoxtag publiait une vidéo retraçant son ascension de l'Everest. Visionnée près de 25 millions de fois sur Youtube et par plus de 200 000 personnes dans des salles de cinéma, la vidéo retrace les exploits physiques de l’expédition, et le vidéaste en profite également pour délivrer de nombreux conseils de développements personnels. Motivation, dépassement sportif et expérience de la déconnexion en s’attaquant au temps d’écran : « Faut arrêter d’être derrière les écrans, scroller et vivre à travers les autres. Sortez ! » Un message repris par l’un des principaux sponsors de la vidéo, l’opérateur Orange, qui profite de la vidéo pour nous délivrer quelques conseils pour limiter efficacement l’utilisation des « écrans. » Dans sa chronique « Culture Internet » dans Le Mouv, le journaliste Tahzio critique l’omniprésence des « discours anti écrans » qui revient à lutter contre quelque chose de très vague (on vous partageait l’article d’Anne Cordier dans Le Monde sur le sujet la semaine dernière dans Cénum). La solution ? Tahzio rappelle que c’est par une meilleure éducation au numérique que l’on peut mieux définir le problème que décrit Inoxtag dans sa vidéo, à savoir les modèles économiques des plateformes basés sur l’économie de l’attention et ainsi faire la promotion d'activités saines qui se déroulent aussi sur les « écrans » : parler à des amis, lire des articles, découvrir…
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🏃 En bref... Le reste de l’actualité du Conseil en 1 minute chrono !
Intégrer au mieux l’IA dans un établissement de santé. Vendredi 13 septembre, Olga Kokshagina intervenait dans le cadre de la journée de formation de l’Association des directeurs d'hôpital sur le sujet : « IA et pilotage des établissements de santé : entre promesses et questionnements. » Elle y a rappelé le besoin d’adopter une approche collaborative avec l’engagement de toutes les parties prenantes d’un établissement et la nécessité pour chaque solution de servir les utilisateurs finaux – les patients et le personnel. ✦ « Pour passer à l’étape supérieure concernant l’IA, il nous faut un accompagnement du politique et plus de concertation avec les citoyens. » Dans le cadre de la clôture des rencontres de la relation citoyenne d’Acteurs Publics, Gilles Babinet est revenu sur les potentialités de l'IA dans le secteur public. Le 16 octobre, il participera à l’événement BIGDATA&AI pour parler de l’impact environnemental de l’intelligence artificielle. Plus d'informations. ✦ Mercredi, dans le cadre du France Digitale Day, Jean Cattan intervenait autour de la table ronde « Pouvons-nous innover indéfiniment ? » animée par Jean-Hervé Lorenzi et aux côtés d'Antonin Bergeaud, Gabrielle Halpern et Maya Noël. La réponse n’est pas une surprise : l'innovation requiert de définir ensemble et de manière préalable les fondamentaux et objectifs qui sont les nôtres pour ensuite construire les conditions techniques et économiques de son émergence. C'est à la jonction de ces deux exigences que se situe l'exercice de régulation.
👋 Avant de partir
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Cette lettre d’information a été préparée par Louis Magnes et Gabriel Ertlé, illustrée par Magali Jacquemet et réalisée avec le soutien de Joséphine Corcoral et Jean Cattan.