Animer un Café IA
Vous souhaitez animer un Café IA ? Les formats d’ateliers possibles sont variés et ont vocation à évoluer. Autant d’idées que nous vous mettons à disposition ci-dessous.
Que fait-on dans un café IA ?
Tout en tenant compte de la nécessaire diversité que doit embrasser Café IA, les cafés IA s’organisent autour de quatre piliers à conjuguer sur mesure :
- L’expérimentation. Les cafés IA offrent la possibilité aux participants d’expérimenter, manipuler ou mobiliser des services ou les principes, modes de fonctionnement, connaissances et raisonnements qui leurs sont liés.
- La compréhension. Les cafés IA sont des temps de partage de clés de compréhension et de ressources pédagogiques permettant à chacun de saisir les enjeux relatifs à l’intelligence artificielle.
- La discussion. Les cafés IA sont des espaces d’échange, d’écoute, de dialogue et de débat, respectant et accueillant la parole de toutes et tous, sans condition de connaissance et de compétence.
- La mise en action. Les cafés IA permettent aux participants de ressortir avec des perspectives de mise en action individuelles (pour poursuivre l’exploration des enjeux de l’intelligence artificielle, se mobiliser, se former s’ils le souhaitent…) ou collectives (pour déterminer les conditions d’utilisation de l’intelligence artificielle au sein des organisations, entreprises, collectivités…).
Comment animer un café IA ?
Au-delà de ces quatre piliers fondamentaux, Café IA sera nécessairement protéiforme : destiné à répondre aux besoins de tout à chacun, il ne peut y avoir un format d’animation ou même une liste de formats figés. Chaque animateur, chaque organisation, chaque collectif saura mieux que quiconque quels seront les besoins auxquels ils devront répondre.
🗓️ Pour partager les bonnes pratiques, idées, difficultés entre personnes intéressées, tous les jeudis de 13h30 à 15h, le Conseil national du numérique organise des Cafés animation pour faire découvrir des formats d’animation et échanger avec les personnes qui sont à leur initiative. Les bons conseils des animateurs sont ensuite partagés. En effet, de nombreuses personnes ou structures ont déjà inventé, expérimenté, éprouvé des formats qui nous permettent d’ouvrir un dialogue apaisé et encapacitant sur notre relation au numérique en général, et à l’intelligence artificielle en particulier. Leur expérience est précieuse.
À partir de septembre, des « Cafés ressources » seront organisés chaque mercredi de 13h30 à 15h lors desquels nous pourrons échanger avec des personnes (chercheurs, entreprises, établissements scolaires…) proposant des ressources et supports de formation sur l’intelligence artificielle.
De nombreuses rencontres sont prévues à partir de la rentrée, nous vous partagerons les dates de ces espaces de dialogues très prochainement !
Si vous souhaitez proposer un format d’animation ou une ressource à présenter lors de l’une de ces sessions, n’hésitez pas à écrire à cafeia@cnnumerique.fr.
Des nombreux échanges conduits par le Conseil, il ressort que les animateurs doivent aussi pouvoir se reposer sur des propositions de formats facilement accessibles. Beaucoup sont déjà disponibles sur Les Bases du numérique d’intérêt général, la plateforme collaborative de partage de ressources et de communs numériques à l’échelle nationale mise à disposition par l’ANCT.
En complément et dans l’attente de la constitution de guides d’animation, certains formats et certains sites ressources, non exhaustifs, sont proposés ci-après. Ces propositions ainsi que les modalités pour y accéder évolueront avec le temps.
Expérimenter
- Les Prompt battles de Florian A. Schmidt et Sebastian Schmieg : les prompt battles consistent en une compétition où les participants doivent reproduire une image de la façon la plus fidèle possible grâce à un prompt textuel, permettant de questionner l’ingénierie du prompt, c’est-à-dire notre capacité à mobiliser un ensemble de savoirs pour obtenir les résultats les plus pertinents.
- Les quiz des Petits Débrouillards PACA : les participants à l’atelier indiquent si les photos qu’ils tiennent dans leurs mains sont vraies ou créées de toutes pièces par une intelligence artificielle, afin de développer leurs réflexes d’analyse et leur esprit critique.
- Les ateliers pratiques pour créer des assistants conversationnels sur mesure de Réseau Canopé : l’atelier permet au public de comprendre et déterminer l’usage, les caractéristiques et les données nourrissant le grand modèle de langage de leur choix, qu’ils peuvent ensuite tester collectivement.
- ACTIF : un formulaire servant de guide dans la construction de prompts pour les IA génératives de texte proposé par numEdu.org et servant de bac à sable à destination des enseignants et des élèves.
- Une IA par jour : créée par Bertrand Formet, coordinateur numérique éducatif et innovation pour le Réseau Canopé, cette plateforme a pour objectif de présenter un outil d'IA générative par jour, avec une description détaillée et des exemples d’utilisation.
- L'intelligence artificielle en classe : une plateforme d'outils pédagogiques sur l'IA, proposée par la professeure Biljana Petreska von Ritter-Zahony de la Haute école pédagogique du canton de Vaud (HEP Vaud) en Suisse. Nous y retrouvons, sous licence ouverte, des ressources, jeux, simulateurs et outils pour faire prendre conscience de certains biais des intelligences artificielles.
- Compar:IA : un comparateur d’IA conversationnelle proposé par le service du numérique du ministère de la Culture qui répond à trois enjeux majeurs : sensibiliser les citoyens à l’IA générative et ses enjeux, veiller au respect de la diversité des cultures francophones dans les modèles d’IA conversationnelle et contribuer à la transparence des modèles d’IA générative.
Débattre
Comme le précise la Commission nationale du débat public (CNDP), il « n’existe pas de recette toute faite » pour débattre, mais certains principes peuvent guider l’animateur.
- Varier les formats : chaque format permet d’ouvrir la discussion d’une manière qui lui est propre en fonction du public visé, du contexte, du lieu…
- Construire les méthodes et outils avec le public : la co-construction des modalités de participation au débat, si cela s’avère être possible, est un moyen de générer de l’engouement autour du dispositif. Cela peut être réalisé via un questionnaire ou un atelier participatif.
- Donner du temps au rebond d’idées : afin que l’ensemble des participants puisse réfléchir pleinement aux idées émises lors des débats, il est intéressant de laisser du temps entre ces derniers, voire à reproduire l’exercice.
- S’adapter au cours du débat ou de la concertation : les débats par essence sont sujets aux imprévus, à l’émergence de thématiques non envisagées. À ce titre, l’adaptation de l’animateur au cours du débat est essentielle.
La CNDP met à disposition un catalogue d'outils de la participation pouvant épauler les animateurs dans la conduite du débat. Plusieurs outils et méthodes permettent d’ouvrir le débat et de libérer la parole des participants, notamment :
- Le partage écrit et anonyme de ressentis : l’association Loir-et-Cher Tech à Blois utilise ce procédé pour permettre aux participants d’exprimer leurs émotions via des morceaux de papiers qui une fois piochés servent ensuite à débattre collectivement. C’est aussi un moyen d’assurer la participation de celles et ceux qui n’osent pas prendre la parole.
- Le porteur de parole : un dispositif qui permet d’aller vers les citoyens dans l’espace public, en affichant sur une pancarte une phrase ou une question destinée à interpeller les passants. Une technique par exemple mobilisée par l’association Germaine en Vendée, ou par des membres du Conseil régional des jeunes de Bretagne dans des établissements scolaires.
- La constitution de sous-groupes : pour libérer la parole des participants et permettre l’expression la plus fluide possible, la constitution de sous-groupes est une technique largement plébiscitée par les animateurs de débats.
Jouer
- La Bataille de l’IA de Latitudes : en partenariat avec Data For Good, l’association Latitudes propose un jeu de cartes conçu comme un atelier collaboratif pour développer son esprit critique sur les IA génératives.
- St[IA]mmtisch, initié par la Délégation régionale académique au numérique éducatif (DRANE) de Strasbourg : un jeu de plateau pour faire découvrir l’intelligence artificielle en milieu scolaire à partir de 9 ans.
- Les formats ludiques proposés par le ministère des Armées : depuis un an, Valérie Plier et Alix Mansueto, membres du Secrétariat général pour l’administration au ministère des Armées, organisent des Cafés IA et autres ateliers ludiques pour sensibiliser des agents publics et des publics scolaires à l’intelligence artificielle, via l’utilisation d’escape games ou encore de jeux de plateaux tels que YAPASIA. Retrouvez leurs conseils ici.
Écrire
- Les Mikrodystopies imaginées par François Houste : les ateliers d'écriture de François Houste permettent de prendre la technologie comme un terrain de jeu pour développer notre curiosité et notre imaginaire. Un format d’écriture court et sous contraintes, inspiré par les limites de caractères du réseau social X/Twitter où l'on pense un scénario pour questionner la place qu’occupe la technologie dans notre quotidien.
- Les ateliers Wikipédia : les pages Wikipédia sont autant d’espaces de partage de connaissances pouvant fournir autant de point de départ pour débattre, aller chercher des ressources et ensuite les mettre en partage. C’est une manière de conjuguer l’utile à l’agréable.
Des illustrations de débouchés collectifs possibles
- Dans une école : boîtes à outils, conversations collectives, principes d’usage et de non-usage…
- Dans un lycée ou une université : principes liés à l’évaluation ou à l’usage pour des travaux, des ateliers pratiques, un débat engageant la communauté éducative…
- Dans une collectivité : conventions citoyennes (l’exemple de Montpellier), débats, ateliers pratiques…
- Dans un lieu ouvert au public : débats autour de personnalités, essais collectifs
- Dans une entreprise : la mise en place d’un dialogue social technologique (par exemple en utilisant les outils mis à disposition par le projet SECOIA Deal), la définition de conditions d’usage ou de non-usage, l'établissement de parcours de formations, l'organisation d'ateliers de partages de bonnes pratiques ou le développement de briques technologiques y compris avec d’autres entreprises du secteur, le déploiement de dispositifs d’intrapreneuriat…
N’hésitez pas à partager tout témoignage quant aux débouchés des échanges que vous avez pu mener autour de l’IA !
Pour en savoir plus :